La Coordination nationale des enseignants du primaire est revenue, hier lundi, à la protestation. Samedi, le ministre de l'Education nationale a, pourtant, lancé une menace à peine voilée, à l'égard de ceux qui appellent à des mouvements de protestation sur les réseaux sociaux. Mohamed Ouadjaout décidera-t-il de passer aux sanctions pour mettre fin à ce mouvement qui risque de perturber l'année scolaire et l'avenir des élèves ? Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - Certains établissements primaires ont décidé d'avancer la date des examens du deuxième trimestre au 25 février au lieu du 8 mars prochain. La décision a été prise afin d'éviter l'impact de la grève des enseignants sur ces épreuves. La Coordination nationale des enseignants du primaire a, en effet, menacé d'entamer une grève illimitée à partir de ce mois de mars et de boycotter les examens pour faire pression sur les pouvoirs publics afin de répondre à leurs revendications. Une carte qui ne semble pas faire effet sur la tutelle qui campe sur sa position de refuser de lancer des négociations avec les grévistes. Pis, dans un communiqué, le ministre de l'Education nationale a appelé, samedi, à la vigilance face aux appels, «tendancieux», lancés sur les réseaux sociaux, à enclencher des mouvements de protestation. Précisant que ces appels ne reposent sur aucun cadre juridique légal, outre leur non-respect des procédures et obligations juridiques prévues dans le règlement général et les statuts y afférents, Ouadjaout a exhorté toutes les parties concernées à ne pas suivre ces appels à la protestation. Une mise au point qui n'a pas dissuadé les enseignants du primaire. Dénonçant la déclaration du premier responsable du secteur, qu'ils qualifient de «provocation», les enseignants ont maintenu leur journée de grève, hier, ainsi que le rassemblement national devant l'annexe du ministère de l'Education. Ils ne comptent pas s'arrêter là, puisqu'ils menacent de radicaliser leur mouvement à partir de lundi prochain. D'ailleurs, affirment-ils, «toutes les options de radicalisation sont possibles». Une annonce qui n'est pas non plus du goût du président de la République qui a déclaré que ces mouvements de grève, qui sont l'œuvre de syndicats non agréés, ne sont pas innocents. Pour les grévistes, les pouvoirs publics «n'ont proposé aucune solution qui a été refusée par les enseignants pour les accuser de perturbateurs». Les enseignants du primaire, qui continuent de faire front aux appels à la sérénité de leur tutelle, risquent-ils de subir des sanctions ? Mohamed Ouadjaout a affirmé que son département travaille pour satisfaire les préoccupations socioprofessionnelles des fonctionnaires du secteur. Cette situation de perturbation risque de pousser le premier responsable du secteur à prendre des mesures radicales pour sauver l'année scolaire des élèves. S. A.