Le ministère de la Santé a appelé vendredi dernier à la reprise des activités dans les hôpitaux. Ainsi, les différents services hospitaliers dont les activités ont été momentanément suspendues, du fait de l'apparition de la pandémie de Covid-19, reprendront donc le travail, mais de façon progressive. Massiva Zehraoui - Alger (Le Soir) - Le premier responsable du secteur, Abderrahmane Benbouzid, avait jugé que l'évolution du coronavirus s'est plus ou moins «stabilisée», et que, par conséquent, les structures de santé publique sont autorisées à fonctionner à nouveau normalement. «La situation est stable actuellement, c'est pourquoi je lance un appel à tous les confrères dans les hôpitaux pour reprendre progressivement le travail, en poursuivant le respect de toutes les mesures préventives décidées dans le cadre de la lutte contre le nouveau coronavirus», a-t-il déclaré en marge d'une rencontre médiatique consacrée à l'évolution de la situation pandémique du Covid-19. «Au niveau du ministère, on a repris normalement le travail, les dossiers mis sous le coude provisoirement sont rouverts», a-t-il précisé. Abderrahmane Benbouzid a expliqué que cette situation tendait à pénaliser les patients atteints d'autres pathologies. «De nombreux malades qui souffrent de maladies chroniques, nécessitant des consultations en interne, ne peuvent pas se rendre l'hôpital, car la plupart des services sont fermés, en dehors de ceux dédiés au coronavirus», a-t-il souligné. Réagissant à cette annonce, le docteur Mohamed Bekkat Berkani, président de l'Ordre des médecins, a estimé que les activités doivent reprendre dans les hôpitaux. «L'activité médicale doit absolument reprendre dans l'espace public», a-t-il déclaré, hier samedi, au Soir d'Algérie. Mohamed Bekkat Berkani rappelle que les «actes médicaux et chirurgicaux sont à l'arrêt» depuis près de deux mois, prévenant que si cette situation se prolonge, les conséquences n'en seront que plus préjudiciables sur la prise en charge des maladies chroniques. Jugeant que l'épidémie est entrée dans sa phase de stabilisation qui s'illustre à travers «une courbe descendante», notre interlocuteur pense qu'il est grand temps que les services hospitaliers reprennent leurs activités. Il expliquera dans ce registre que la pandémie est actuellement appréhendée, faisant savoir que certains services «sont rodés dans des couloirs particuliers», réservés à la prise en charge des patients atteints de Covid-19. Ce qui permet, selon lui, aux «autres compartiments des services hospitaliers publics de reprendre le travail». Le président de l'Ordre des médecins tient à signaler que si la situation de blocage perdure, et que si les malades chroniques ne sont pas correctement pris en charge, les hôpitaux risquent de se retrouver avec plus de cas graves à traiter. Chose qui compliquerait la tâche du personnel médical. Le docteur Bekkat Berkani insiste, par conséquent, sur la reprise de toutes les activités dans les hôpitaux, et explique que les patients ne doivent surtout pas hésiter à se présenter dans les structures de santé si leurs cas nécessitent une prise en charge ou un suivi régulier. A ce titre, il note que si on compare le nombre de décès causés par le Covid-19 qui s'établit actuellement à 500, avec le nombre de morts dus au cancer qui se compte par milliers, chaque année, «on comprend pourquoi on ne doit en aucun cas négliger ce type de maladie». Evoquant l'évolution de la pandémie, Mohamed Bekkat Berkani affirme que «la situation est bien sous contrôle», en argumentant que le nombre de décès s'est stabilisé en dessous de la barre des dix par jour, et que le nombre de cas transférés en soins intensifs a également beaucoup diminué. Autant de facteurs qui, d'après lui, permettent d'autoriser la reprise progressive des activités dans les hôpitaux. M. Z.