La reprise tant attendue du transport en commun ainsi que les taxis ne semble pas avoir l'effet escompté puisque les citoyens vivent le calvaire notamment en empruntant les bus. Seuls les chauffeurs de taxi avaient jusque-là émis des réserves quant aux conditions de reprise, notamment celles concernant les mesures obligatoires à prendre avant la reprise du travail, comme la mise en place d'un plexiglas les séparant du client, la plastification des sièges, la mise à disposition du client du gel désinfectant et la désinfection du taxi après le passage des clients. Mais surtout ne prendre qu'un seul client à la fois. Autant de conditions complexes, ont estimé les taxieurs qui, contrairement à leur collègues d'Alger, ont choisi eux, ici, à Oran, de reprendre le travail. Sur le terrain, nous avons constaté que la plupart ont respecté dans l'ensemble la mise en place du dispositif de prévention, seul le fait de ne prendre qu'un seul client à la fois ne semble pas faire l'unanimité. Ainsi, l'on voit des taxis avec deux et parfois 3 clients à la fois. La raison est que «si on s'en tient à chaque course à un seul client, financièrement on ne va pas s'en sortir». L'autre transport très prisé par les citoyens à Oran, car à moindre coût, demeure le bus. Dès sa remise en service depuis le 15 juin, les citoyens s'en sont tous réjouis. Même si les bus ont pour la majorité été plus ou moins respectueux de quelques consignes de prévention, telles que la plastification des sièges, pour le reste c'est une autre histoire. La condition de ne prendre que les passagers selon les sièges disponibles n'est guère observée, au contraire, ils remplissent plus que d'ordinaire pour rattraper l'argent perdu lors du confinement. Mais il y a aussi cette pagaille que les usagers ne comprennent pas, «les bus ne respectent pas leurs lignes, ou vous ne les trouvez plus là où ils devraient être, ou encore, lorsque vous les prenez, le chauffeur s'arrête où bon lui semble sans respecter l'arrêt prévu et vous somme de descendre : si vous protestez, vous êtes insulté et chassé sous les menaces». Une cliente a eu le malheur de faire remarquer à un receveur qu'il devrait lui, et certains clients porter les masques, elle a failli être malmenée, car son arrêt a été marqué au bon moment. Une reprise qui semble n'avoir pas été préparée ou du moins certains n'ont rien appris des leçons d'un confinement contraignant. C'est à l'image des 1 337 contrevenants qui n'ont pas respecté la distanciation sociale, dont 219 poursuites judiciairse depuis l'application du nouvel horaire de confinement de 5h à 20 h. Aussi, l'indiscipline est constatée chez les commerçants dont 865 se sont vu verbalisés pour non -respect des mesures d'hygiène de leurs locaux commerciaux. Près de 1 715 mesures judiciaires pour non-port du masque. Alors que les spécialistes ne cessent de prévenir que même si le nombre déclaré de cas de Covid-19 est moins important rien n'est encore gagné et la prudence reste de mise. Amel Bentolba