L'Etat œuvre à instaurer la confiance avec le citoyen en donnant toutes les garanties. Les entreprises comme les ménages doivent passer au système de bancarisation par le recours aux institutions bancaires, quel que soit le volume de leurs capitaux. Pour ce faire, une première démarche est annoncée, à savoir l'entrée en vigueur du financement islamique. Ceci constitue un nouveau produit bancaire qui permettra d'attirer les fonds circulant en dehors du circuit bancaire. Abdelhalim Benyellès - Alger (Le Soir) - C'est en ces termes que le ministre des Finances Aymen Benabderrahmane s'est exprimé, hier samedi, dans un entretien accordé au quotidien Echorouk, lors duquel il a annoncé des mutations profondes dans le secteur des finances par la numérisation des institutions financières du pays qui est l'alternative pour éradiquer le phénomène de la corruption. Dans le même sillage, il a rassuré sur la situation financière qui est « confortable», selon lui, ce qui est un gage pour la prémunir de tous les « dangers », et cela grâce à la souveraineté économique et financière de l'Algérie. Dans le même ordre, il a souligné que les transferts sociaux qui ont atteint cette année 1 797 milliards DA relèvent de l'effort de l'Etat dans le soutien de citoyens à faibles revenus. Par ailleurs, dans le domaine de l'investissement, le ministre des Finances s'est montré confiant quant aux capacités financières de l'Etat, lui permettant d'accompagner tous les investissements « rentables et productifs ». Dans le même cadre ,il a fait appel aux investisseurs et aux familles pour le dépôt de leurs capitaux dans les institutions financières, afin, dit-il,« de minimiser la masse monétaire qui circule dans le circuit informel ». Dans ce contexte, il a affirmé que le gouvernement œuvre « à restituer la confiance du citoyen à travers ses institutions financières et bancaires », par une première démarche qui vise l'entrée en vigueur du financement islamique. « La BNA est la première banque qui offrira des services de financement islamique en août prochain », a-t-il assuré, poursuivant que « le Haut Conseil islamique se chargera de la rédaction des principes de cette formule de financement ». Et d'assurer que ce nouveau produit bancaire « permettra d'attirer les fonds se trouvant en dehors du circuit bancaire . L'absence de l'Etat a fait que notre système bancaire soit faible », a-t-il déclaré. Il s'agit, selon lui, d'un système qui a besoin de réformes profondes, basées sur l'équilibre du réseau bancaire qui permettra l'implantation des banques nationales à l'étranger. Aymen Benabderrahmane reconnaît qu'à l'heure actuelle, le système est faible et que les institutions financières sont incapables de traverser les frontières, « ni même de s'installer au nord du Mali », déplore-t-il, appelant pour cela le gouvernement à intervenir afin de rétablir ce déséquilibre des institutions financières par le biais d'un certain nombre de réformes « radicales ». Pour le cas du problème des liquidités connu ces derniers jours dans les bureaux de poste, le ministre précise qu'« il y a des perturbations et non pas un manque ». Ce sont des tensions que le ministre des Finances explique par « des problèmes de la distribution de liquidités en raison du confinement et les difficultés de se déplacer pour le personnel postier », en cette période sanitaire de Covid-19, faisant savoir à l'occasion qu'un comité est installé pour « recenser toutes ces perturbations de liquidités ». Il invite à ce sujet les Algériens à utiliser les cartes de paiement, qui sont opérationnelles dans « pratiquement » tous les distributeurs, qui vont leur faciliter beaucoup la tâche et leur éviteront les regroupements inutiles qui favorisent la propagation du coronavirus », a-t-il indiqué. Pour le cas du problème du recul de la valeur de la monnaie nationale, Aymen Benabderrahmane estime que la solution réside dans la relance économique. « Quand nous parviendrons à renforcer notre économie et la rendre compétitive, la monnaie nationale retrouvera automatiquement sa valeur appréciable », a-t-il affirmé. Et de préciser que la véritable valeur d'une monnaie relève de la force économique d'une nation. Enfin, concernant la question du manque de devises au marché noir d'échange des monnaies étrangères, le ministre a formulé la promesse de « faire disparaître » le marché du Square d'Alger, tout comme les autres marchés informels de devises en Algérie avec l'entrée en vigueur de nouvelles mesures, « de nouveaux textes réglementaires que nous allons annoncer dans les prochains jours », conclut-il. A. B.