À l'occasion du centenaire de la naissance de Mohammed Dib, l'universitaire marocain Abdelaziz Amraoui a voulu rendre hommage à une grande personnalité universelle, en rassemblant dans l'ouvrage Mohammed Dib, le Simorgh, plusieurs études, dont certaines inédites, consacrées à l'écrivain algérien d'expression française. L'auteur de La Grande Maison était aussi photographe ! C'est ce qu'apprend le lecteur du livre Mohammed Dib, le Simorgh, de Abdelaziz Amraoui, paru récemment à la maison d'édition algérienne Frantz-Fanon. D'ailleurs, deux parties de cet essai, écrit à l'occasion du centenaire de la naissance de l'écrivain, le 21 juillet 1920 à Tlemcen, évoquent l'art de la photographie : Le style photographique de Dib et L'image, la photographie (d'identité) et le mal. On pourrait également y inclure la partie intitulée «De quelques figures féminines sous l'influence de l'image chez Dib». «Abdelaziz Amraoui va déceler, au fil des pages, toutes les passerelles plus ou moins subtiles reliant l'œuvre de Mohammed Dib à la photographie sous tous ses aspects», écrit Georges A. Bertrand, historien d'art et photographe, dans la préface de l'ouvrage. «Abdelaziz Amraoui a ainsi multiplié les références à la photographie, autant explicites qu'implicites, scrutant toutes les références qui pouvaient exister dans l'œuvre de Dib entre ces deux médiums, les reliant aussi bien matériellement au thème du miroir (et de Narcisse par association d'idées) qu'à ceux du passé, du souvenir, déjà évoqués ici», écrit encore Georges A. Bertrand qui précise, toutefois, que Mohammed Dib est, avant tout, écrivain et qu'il n'a jamais donné à la photographie l'importance qu'il a accordée à l'écriture. La première partie de l'ouvrage est intitulée «Mohammed Dib, le Simorgh». Elle reprend, ainsi, le titre du livre. Les autres parties (chapitres), en plus de celles déjà citées, sont La quête du lieu et de l'espace originels chez Dib dans Tlemcen ou les lieux de l'écriture, Le clonage et, enfin, La langue française, philosophie d'une vie, septième et dernière partie de l'ouvrage. C'est à l'occasion, donc, du centenaire de la naissance de Mohammed Dib que l'universitaire marocain Abdelaziz Amraoui a voulu rendre hommage à une grande personnalité universelle, en rassemblant dans l'ouvrage Mohammed Dib, le Simorgh, plusieurs études, dont certaines inédites, consacrées à l'écrivain algérien d'expression française, décédé le 2 mai 2003 à La Celle-Saint-Cloud, près de Paris, en France. L'essai Simorgh, paru en 2003 en France aux éditions Albin Michel, est le dernier ouvrage de Dib, paru de son vivant. Le Simorgh est le nom d'un oiseau-roi, un personnage d'un conte persan. Tout comme le fameux phénix, qui renaît de ses cendres, il est donc un oiseau légendaire. Mohammed Dib est l'auteur d'un grand nombre de romans, nouvelles, de poèmes et de contes pour enfants. Il a également écrit la pièce de théâtre Le Vœu de la septième lune, parue à titre posthume en 2019. Une adaptation à la télévision (feuilleton) par Mustapha Badie, de sa trilogie La grande maison, L'incendie et Le métier à tisser, diffusée dans les années 1970 par la RTA, avait rencontré un immense succès populaire. Abdelaziz Amraoui est professeur, habilité à la Faculté des lettres et des sciences humaines de Marrakech, au Maroc. Ses travaux s'inscrivent essentiellement dans la perspective de la grammaire textuelle. Il a publié de nombreux articles dans des revues universitaires dans son pays et à l'étranger, notamment en France, en Allemagne et au Brésil. Abdelaziz Amraoui est, par ailleurs, le co-directeur de la collection littéraire Arts et Cie (LitArtCie) chez L'Harmattan. Kader B.