Tout en appelant le peuple algérien à adopter massivement le projet de révision constitutionnelle lors du référendum du 1er novembre prochain, le mouvement El Binaa réitère ses réserves quant à certaines dispositions dont celle instituant tamazight langue nationale et officielle ou encore celles consacrant la neutralité idéologique de l'école et la liberté de culte. M. Kebci - Alger (Le Soir) - Le mouvement el Binaa se distingue du gros de ses pairs de la mouvance islamiste appelant à le désapprouver en exhortant à approuver massivement le projet de révision constitutionnelle le 1er novembre prochain. Quoique relevant bien des réserves presque identiques à celles soulevées par le MSP, Nahda et autre FJD, toutes inhérentes aux constantes nationales, le conseil consultatif national du parti que préside Abdelkader Bengrina appelle le peuple algérien à une participation massive au référendum du 1er novembre prochain pour, selon lui, «consacrer la légitimité populaire et le choix constitutionnel, la protection des acquis du mouvement populaire et l'imposition de la volonté des citoyens et leur consultation concernant les questions stratégiques du pays». Prenant acte de l'adhésion de la majorité des partis dans l'option de la participation aux élections, ce qui aidera à protéger l'acte électoral et la promotion de la participation politique loin du boycott et de l'exclusion, les membres du conseil consultatif national du mouvement el Binaa ont avancé moult raisons, dont la consécration de la souveraineté populaire, et une victoire pour le choix du changement dans le cadre de la lutte constitutionnelle, les aspirations du mouvement populaire du 22 février 2019 dans la consécration des réformes politiques, les défis régionaux et les tensions qui entourent le pays en sus de la prise en compte dans la mouture finale dudit projet de nombreuses propositions émises par le parti. Ceci dit, le président du mouvement ne s'avoue pas définitivement vaincu concernant ses réserves, notamment en ce qui concerne la disposition (article 4) instituant tamazight langue nationale et officielle qui semble lui rester en travers de la gorge comme c'est le cas de ses pairs de la mouvance verte et conservatrice. «Nous poursuivrons le combat pour faire tomber cette disposition qui constitue une menace pour la cohésion nationale», a affirmé Bengrina qui a le mérite, le triste mérite, de ne pas voiler son aversion pour tout ce qui a trait au fait amazigh. Par ailleurs, le second à l'élection présidentielle du 12 décembre écoulé a promis de se retirer de tout poste partisan et de demeurer simple militant du mouvement qu'il préside si le projet de révision constitutionnelle venait à être désapprouvé par le peuple, le 1er novembre prochain, ou si le non se compterait par des millions même dans le cas d'une victoire du oui. «Nous ne sommes pas demandeurs de postes» Abdelkader Bengrina a, par ailleurs, fait part d'une proposition faite au parti par le chef de l'Etat d'intégrer le gouvernement. «Nous avons proposé pas moins de six cadres de notre mouvement et le président n'a même proposé à moi personnellement un poste de souveraineté, mais le destin a voulu que nous n'y participions pas», s'est-il contenté de dire, lui qui n'a pas voulu s'appesantir sur le non-aboutissement de cette démarche. Ceci dit, le second à l'élection présidentielle du 12 décembre dernier se consolera en affirmant «ne pas être demandeur de sièges», estimant que les objectifs du mouvement qu'il dirige sont la démocratie, les libertés et la «protection du projet de la Nation algérienne contre toute interférence». M. K.