Les forces armées sahraouies poursuivent le bombardement des bases de l'armée marocaine située sur le mur de séparation. Pour le Front Polisario, la guerre qui a été déclenchée par le Maroc suite à l'agression de Guerguerat ne s'arrêtera qu'après « la cessation de l'occupation marocaine illégale». Tarek Hafid - Alger (Le Soir) - L'armée populaire de libération sahraouie (APLS) poursuit le bombardement intense des positions des forces armées royales (FAR) sur le mur de séparation marocain. Lundi 16 novembre, le communiqué militaire numéro 4 du ministère sahraoui de la Défense a indiqué que l'artillerie a ciblé six bases et cantonnements. «Les frappes ont ciblé le point d'alerte 71 dans le secteur de Haouza, la base numéro 4 du secteur Amgala, ainsi que la base numéro 20 près d'El-Rous-Essebti et du point d'alerte 191 du secteur de Farsia, déjà visé à deux reprises. La base numéro 12 du bataillon 47 dans le secteur Oum Dreyga et la base n°04 du bataillon 63 dans le secteur Bakari ont également été ciblées», ajoute le communiqué. Notons que ces bombardements ciblent les positions des FAR sur toute la longueur du mur marocain qui s'étend du nord-est au sud-ouest sur une distance de 2 700 km. Durant les trois premiers jours de ce nouveau conflit, l'APLS avait lancé des opérations nocturnes. Mais la journée de lundi s'est caractérisée par des bombardements en plein jour. Le commandement militaire sahraoui semble avoir opté pour une phase «d'usure» avant de passer à d'autres types d'opérations. Car, pour le Front Polisario, ce nouveau conflit ne s'arrêtera qu'après récupération de l'ensemble des terres colonisées par le Maroc. C'est ce qu'a affirmé Mohamed Salem Ould Salek, le ministre des Affaires étrangères. «La fin de la guerre est désormais tributaire de la cessation de l'occupation marocaine illégale de la partie occupée des territoires de la République sahraouie», a souligné Mohamed Salem Ould Salek qui est également membre du secrétariat national du Front Polisario. Pour sa part, Abdelkader Taleb Omar, ambassadeur de la RASD à Alger, a estimé que l'agression de Guerguerat «a été l'élément déclencheur qui a provoqué une transition dans le conflit sahraoui». «Aujourd'hui, ce n'est plus l'affaire de la brèche illégale de Guerguerat qui est exposée, mais le plan de paix au Sahara Occidental dans sa globalité. Maintenant, après une longue phase de statu quo et l'absence de perspective, le peuple ne pouvait rester patient indéfiniment, surtout que le poste d'envoyé spécial du secrétaire général de l'ONU est vacant depuis plus d'une année. Guerguerat aurait pu représenter une réelle occasion pour le Maroc afin d'aller vers une transition qui permettrait un règlement politique et pacifique du différend sur la base du droit international et des résolutions des Nations-Unies. Mais le régime marocain a refusé et il a souhaité entrer dans la guerre. Le Maroc a, une nouvelle fois, démontré qu'il n'a aucune volonté de faire la paix et aucune volonté de respecter la légalité internationale», a déclaré l'ambassadeur sahraoui lors d'une rencontre organisée à Alger par le Réseau des journalistes algériens de soutien au peuple sahraoui. T. H.