Le grand chantier des réformes auquel est confronté le pays ne laisse guère plus d'autre alternative que de procéder à la revue des attributions et missions, entre autres, des institutions chargées de suivre et d'évaluer «la qualité de la décision publique», tel le Conseil national économique, social et environnemental, la nouvelle dénomination du Cnes. Désormais doté d'un statut qui en fait «une force de proposition, de contrôle et d'évaluation de toutes les politiques publiques», le Cnes pourra anticiper, surveiller et juger quant aux risques qu'encourt le pays sur le plan économique, social et donc même environnemental, expliquait son président, Réda Tir, hier lundi, lors de son passage à la rédaction de la Chaîne 3. En fait, le «nouveau» Cnes peut désormais jouir de son autonomie, ce que lui confère le décret présidentiel signé le 6 janvier, pour juger de la «qualité de la décision publique, l'évaluation des décisions et la proposition de mesures». Une autonomie, a précisé le président Tir, exigée même par les instances internationales et à laquelle a répondu favorablement le premier magistrat du pays lors d'une visioconférence avec l'Organisation internationale du travail (OIT), l'été dernier. Le Cnes ne se réunira plus sur décision du chef du gouvernement ou de quiconque. Affranchi, il aura ainsi toute l'autorité pour se réunir en session et s'offre toute latitude d'initier de son propre chef ou contribuer aux études ayant pour objectif d'évaluer l'action des pouvoirs publics destinées à l'économie nationale et son développement, et ne plus se contenter donc du rôle qui a été le sien, celui d'intermédiaire entre les pouvoirs publics et les opérateurs sociaux et économiques, pour ne pas dire de simple outil entre les mains de ceux qui avaient le pouvoir de décision, comme c'était le cas dans un passé très récent encore. Pour mener ses missions, et mettre ainsi en pratique son autonomie, le Cnes dispose d'outils d'investigation «sophistiqués», selon son président. Dans l'immédiat, un portail, dénommé Tahat, sera disponible et dans lequel seront exposées toutes les données macro et microéconomiques du pays. Le Cnes fera également dans la «simulation économique», en développant des outils sophistiqués, assure un Réda Tir très prolixe sur ce que compte accomplir comme travail le Cnes qui, affirme-t-il, planche sur de nombreux chantiers de recommandations sur, entre autres, le marché financier, comme par exemple comment capter l'argent de l'informel, et de nombreux thèmes encore pour lesquels ont été retenues des recommandations, à l'exemple de la finance et du potentiel marché afférent. «On doit aussi assurer et favoriser la concordance et le rapprochement entre les différents acteurs économiques, sociaux et environnementaux et ce, en associant les partenaires de la société civile, de sorte à concourir à l'apaisement du climat économique et social», a ajouté Réda Tir dont l'institution qu'il préside remettra au président de la République, au plus tard au début du second trimestre, le rapport annuel de conjoncture pour 2020, actuellement en phase d'élaboration. Ceci en plus du rapport sur l'état de la Nation, consacré à une évaluation des 10 dernières années, ainsi que des rapports semestriels de conjoncture. Jusque-là, le Cnes a ficelé cinq rapports mis à la disposition du gouvernement dont les mesures à court terme ont été évaluées. En principe, c'est le mois prochain que le Cnes tiendra sa première session de la nouvelle ère. Elle devrait être ouverte par le premier magistrat du pays, a confié Réda Tir. Azedine Maktour