Le Président Tebboune semble déterminé à prendre des décisions fortes à même de provoquer un déclic au plan politique, une année après son accession au pouvoir. Une année au bout de laquelle, son premier gouvernement, celui de Abdelaziz Djerad, donne des signes d'essoufflement évidents. Tant, d'ailleurs, que Tebboune lui-même ne cache plus son mécontentement à l'égard de l'exécutif. Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - De retour d'Allemagne, vendredi dernier, le chef de l'Etat exprimera ce mécontentement dès son arrivée à l'aéroport militaire de Boufarik. «L'accueil glacial» qu'il réservera, de manière ostentatoire, à son Premier ministre n'a échappé à personne et a, en tout cas, rappelé la pique assassine que Tebboune avait lancée à l'endroit du même Djerad, sur les mêmes lieux, et dans des circonstances analogues, un mois auparavant, à l'occasion de son départ en Allemagne. En janvier également, Tebboune dénonçait la faillite de plusieurs secteurs à l'occasion de la réunion du Conseil des ministres consacrée aux bilans respectifs de ses ministres. Autant de signes qui ne trompent vraiment plus quant aux intentions présidentielles vis-à-vis de ce gouvernement. Ce que d'ailleurs confirment, même à demi-mot, les responsables des partis politiques reçus samedi et dimanche. Certains iront même jusqu'à évoquer un «projet» d'un gouvernement politique, une sorte de nouvelle coalition gouvernementale, constitué de partis et d'hommes politiques, en substitution à l'actuel exécutif ultratechnocrate. Un exécutif qui, du reste, ne fait que subir les événements, y compris au plan économique et social, dossiers qu'il était censé faire aboutir rapidement en vue de concrétiser le plan de relance, lui-même censé révolutionner l'approche et le fonctionnement de la chose économique en Algérie. A cela s'ajoute le camouflet historique du référendum du 1er Novembre dernier, tant au plan de l'animation de la campagne, insipide et monotone, que du résultat, notamment un taux d'abstention record. Certes, quelques circonstances atténuantes, particulièrement la crise sanitaire, peuvent plaider la cause du gouvernement. Mais lorsque l'échec est quasiment généralisé à l'ensemble des secteurs, cela vous donne un bilan d'ensemble peu recommandable à un Président dont le projet se décline sous le thème de «Nouvelle Algérie». En l'occurrence, des mutations, des changements, des évolutions et des ruptures, en mieux bien sûr, sur tous les plans et qui doivent se répercuter directement sur les conditions de vie du citoyen. Or, même des projets modestes réservés aux «zones d'ombre» ont du mal à être concrétisés, comme le constate et le dénonce Tebboune lui-même ! Une reprise en main de la gestion du pays est donc plus que jamais urgente. Ce que Tebboune a confié à ses invités samedi et dimanche et certainement à d'autres encore à venir. K. A.