La guerre contre la pandémie est loin d'être gagnée. Un nouveau variant de la Covid-19, le deuxième découvert en Afrique après celui de l'Afrique du Sud, a été détecté jeudi en Algérie, selon le communiqué de l'Institut Pasteur d'Algérie (IPA). Il s'agit d'une mutation du coronavirus connue sous le nom de B.1.525 découverte pour la première fois à la mi-décembre 2020 au Nigeria. La Covid-19 continue de nous surprendre à travers ses mutations. La dernière correspondant au variant nigérian « est une mutation qui ressemblerait au variant anglais et qui aurait les mêmes caractéristiques mais plus sûrement plus contagieux et plus résistant au vaccin » estiment les virologues qui affirment que des études sont actuellement en cours pour savoir s'il provoque les formes plus sévères de la maladie ou pas. Le variant nigérian est à l'origine d'une terrible deuxième vague de contaminations au Nigeria. Dans un communiqué rendu public jeudi, l'IPA qui s'appuie dans la traque des nouveaux variants sur la technique du «séquençage génomique» a annoncé la détection de 20 variants en Algérie dont 7 nouveaux cas du variant britannique de la Covid-19 et de 13 cas du variant nigérian (Nigeria). «Dans la continuité des activités de séquençage des virus Sars-CoV-2 mises en place par l'Institut Pasteur d'Algérie dans le contexte de surveillance des variants circulant actuellement dans le monde, il a été procédé à la confirmation de 7 nouveaux cas du variant britannique et de 13 nouveaux cas du variant nigérian.» Pour ce qui est des 7 cas confirmés du variant britannique, il s'agit de 5 cas de la wilaya d'Alger (dont 3 de la même famille, ayant été en contact avec l'un des cas détectés la semaine dernière), 2 cas de la wilaya de Blida, précise l'IPA. Pour ce qui est des 13 cas confirmés du variant nigérian, il s'agit de 3 cas de la wilaya d'Alger (dont deux de la même famille), un cas de la wilaya de Souk-Ahras, 6 cas de la wilaya de Tébessa, un cas de la wilaya de Ouargla (Hassi-Messaoud), 2 cas de la wilaya d'In-Salah, précise encore l'Institut Pasteur. Cependant, le B.1.525 a été détecté pour la première fois par séquence génomique au Nigeria mais a, également, été rapidement trouvé dans des cas au Royaume-Uni, en France et dans 11 autres pays. Après seulement deux mois, B.1.525 représentait plus de 20% des génomes séquencés au Nigeria. Ses caractéristiques font état d'une grande transmissibilité et une forte virulence. D'après une étude publiée par le média britannique the Guardian, le Royaume-Uni compte 39 cas, le Danemark (35 cas), le Nigeria (29 cas) et les Etats-Unis (10 cas). Ces pays sont les plus touchés avec la France qui a enregistré cette semaine 5 cas. L'étude britannique fait part d'une protéine qui se concentre en donnant 4 mutations (Q52r, E484k, Q677h, F888l). «C'est une lignée distincte de celles du Royaume-Uni et de l'Afrique de Sud», avait déclaré vendredi John Nkengasong, directeur du Centre africain de contrôle et de prévention des maladies, affilié à l'Union africaine. Pour revenir à l'Algérie, seul le séquençage génomique permet de savoir de quel variant du coronavirus on est atteint. Cette technique utilisée par l'IPA ne se fait pas de manière élargie à tous les tests PCR. Il est demandé ainsi, plus de réactifs et d'équipements pour détecter les différents variants de la Covid-19 mais avant tout, un respect strict des mesures de distanciation sociale et du port de masque s'impose car ce sont les meilleurs garants pour stopper la propagation du virus. Ilhem Tir