Le taux de remplissage des barrages en exploitation à travers le territoire national demeure stable et statique à 44,5%, alors qu'il était de l'ordre de 44,60% en date du 25 janvier dernier, a-t-on appris hier auprès de Mourad Houglaouen, chargé de l'exploitation des barrages au niveau de l'Agence nationale des barrages et transferts (ANBT). Ce qui s'explique par le « prélèvement important destiné à l'AEP, estimé à plus de 3 millions de m3 au quotidien », selon le cadre de l'ANBT. Ahmed Kessi - Alger (Le Soir) - Le taux de remplissage des 80 barrages existants à l'échelle nationale est de 44, 55%, alors qu'il était de 44,6% le 20 janvier dernier. L'apport qu'ils ont reçu durant les dernières 48 heures (pluviométrie estimée à près de 31 mm3) est de 18 608 000 m3. « Le fait que le taux est resté sensiblement le même s'explique par le débit conséquent, estimé à 1 million de m3, engagé en AEP sur le territoire national », estime Houglaouen Mourad. Le taux par région est le suivant : région ouest : 28,44 % (apport des dernières pluies 527 000 m3), ce qui est de l'ordre de 273,48 millions de m3 en volume engagé. Région du Chélif : taux de 29,4% (apport estimé à 1 652 000 m3 ; en volume mobilisé cela représente 467, 52 millions de m3. Région centre : taux de 22,06 (apport de 4 255 000 m3 ; qui engage un volume de 401, 23 millions de m3. Région est, région la plus alimentée qui ne connaît pas de stress hydrique. Le taux est de l'ordre de 68,41 (apport de 11 174 000 m3 ; qui représente un volume mobilisé de 2 307 740 millions de m3. La région centre, ainsi que quelques barrages de l'Ouest sont soumis à un « stress hydrique de manière récurrente », suite à ce débit engagé en AEP au quotidien (3 millions de m3), selon Houglaouen de l'ANBT. « Il nous faut un mois de pluie pour restaurer les réserves », ajoute-t-il. Le barrage de Taksebt, qui alimente les wilayas d'Alger, de Boumerdès et de Tizi-Ouzou est à un taux de 27%. Ce qui est un taux « faible », certes, mais le barrage a connu des « taux plus faibles », selon Mme Alik Soraya, directrice du barrage de Taksebt de Tizi-Ouzou. « En novembre dernier, le taux avait chuté jusqu'à 16%, et ce, depuis 2007, année où le taux de remplissage avait atteint les 100% », explique-t-elle, estimant l'apport des trois derniers jours (31 mm3 de pluviométrie) au barrage à 1⁄2 million de m3. «Certes, les pluies sont d'un certain apport pour le barrage, mais ce qui le remplit, c'est beaucoup plus la fonte des neiges qui sont d'un apport consistant », précise-t-elle, statistiques à l'appui : « En décembre dernier, on a eu 30 millions de m3 d'apport, alors qu'en 2012, en un mois, l'apport était de 90 millions de m3.» En tant que responsable de la gestion d'un ouvrage d'utilité publique avérée, comment arrive-t-on à faire face à l'angoisse du stress hydrique qui plane ? « L'année 2020 était une année sèche, sans apport. Pour pérenniser les sources et ne pas subir le stress hydrique, on a dû puiser dans les réserves parfois, réguler le débit de sortie et compenser par d'autres barrages, d'autres fois », répond la directrice. « C'est pas chose aisée. On était à 450 millions de m3 engagés par jour en AEP, actuellement on est à 270 m3/j», ajoute-t-elle. Par ailleurs, la directrice lance un appel à la population pour une «consommation optimisée » au quotidien pour ne pas subir des perturbations. Le barrage de Beni Haroun, plus grand ouvrage à l'échelle nationale, dont les capacités sont estimées à 960 millions de m3, conçu à la fois pour l'irrigation des terres agricoles et les besoins en AEP, à hauteur de 50% la quote-part. Son taux de remplissage est de l'ordre de 100% depuis décembre dernier, selon son directeur, Kamal Dahoui. « Le barrage ne connaît point de stress hydrique ni de situation critique. Ceci grâce à une pluviométrie abondante et son large bassin versant, qui reçoit annuellement 435 millions de m3.» A. K. Dessalement d'eau de mer Le renforcement des capacités au menu d'une réunion co-présidée par MM. Arkab et Mihoubi Le ministre de l'Energie et des Mines, Mohamed Arkab, et le ministre des Ressources en eau, Mustapha Kamel Mihoubi, ont co-présidé dimanche à Alger une réunion de travail, consacrée à l'examen des moyens de renforcement des capacités nationales de dessalement d'eau de mer. Selon un communiqué du ministère de l'Energie et des Mines, cette réunion a regroupé les représentants des deux ministères, le P-dg de l'Algérian Energy Company (AEC) et le directeur général de l'Algérienne des eaux (ADE). La réunion a évoqué en particulier l'état des stations de dessalement d'eau de mer, notamment celle de Souk-Tleta et de Magtaâ ainsi que les modalités de lancement des nouveaux projets d'unités de dessalement inscrits dans le programme du gouvernement. Soulignant l'importance du programme de dessalement d'eau de mer, qui constitue une «option stratégique» retenue par le gouvernement pour la sécurisation de l'alimentation en eau potable, les deux ministres ont relevé «l'important apport» de la production d'eau dessalée des 11 unités dans l'offre nationale d'eau potable. Ils ont, dans ce cadre, insisté sur la «nécessité d'engager, rapidement, avec toutes les parties concernées, des actions concrètes et de mener une réflexion approfondie afin d'assurer la sécurité nationale d'approvisionnement en eau potable», indique le communiqué. À noter que les 11 unités de dessalement réparties sur 9 wilayas de la côte maritime ont une capacité de production totale de 2,1 millions de m3/j d'eau dessalée. APS