L'Arabie Saoudite a proposé ce lundi 22 mars un cessez-le-feu «global» pour mettre fin au conflit dévastateur au Yémen, qui oppose depuis plus de six ans les rebelles Houthis, à la coalition menée par Riyad. Le royaume, qui intervient militairement au Yémen depuis 2015, a fait plusieurs propositions dont «un cessez-le-feu global dans tout le pays sous la supervision des Nations-Unies», a annoncé le gouvernement saoudien dans un communiqué. Les Houtis ont opposé une fin de non-recevoir à cette offre d'importance. L'Arabie Saoudite et ses alliés qui soutiennent le gouvernement yéménite n'ont pu, cinq ans après l'ouverture des hostilités, réaliser leurs buts. Dans cette guerre sans nom, les populations sont jetées dans le dénouement complet, livrées à la famine, la maladie et la fuite du théâtre des opérations. Loin de céder, le mouvement houthi utilise des drones et des missiles balistiques et visant des cibles militaires à Dammam, Asir et Djazan, ainsi que des installations pétrolières. Suffisant pour alarmer les Etats-Unis. Le nouveau locataire de la Maison Blanche, dès son intronisation, avait clairement exprimé son intention de ne plus soutenir l'Arabie Saoudite dans cette guerre trop coûteuse pour lui, une façon de laisser entendre un désengagement de ce conflit meurtrier. Sans pour autant laisser tomber son allié de toujours. La volonté américaine de se redéployer dans la région inquiète tout autant Riyad que ses alliés, dans un contexte dominé par un bouleversement d'alliances sans précédent, avec pour maître de jeu Israël à travers une dynamique enclenchée par Donald Trump. À cet égard, notons que l'administration Joe Biden, à son tour, presse les tenants du royaume wahhabite à ouvrir des relations directes avec l'Etat sioniste, dans la foulée des reconnaissances diplomatiques initiées par les pays de la région moyen-orientale. L'argument de l'ingérence de la République islamique d'Iran a-t-il fait long feu ? Quelles seraient alors les nouvelles perspectives dans cette région après l'échec patent de cette guerre contre l'opposition houtie au Yémen ? La Ligue arabe qui a pourtant soutenu la campagne militaire des coalisés, semble appliquer l'adage qui dit que, «si la parole est d'argent, le silence est d'or». Brahim Taouchichet