Les forces houthies du Yémen ont confirmé dimanche avoir tiré huit missiles balistiques et 14 drones chargés de bombes sur les installations pétrolières de la compagnie saoudienne Saudi Aramco et sur plusieurs autres cibles dans le royaume. «L'attaque visait les installations d'Aramco dans le port de Ras al-Tannura, dans la région de Dammam, et d'autres cibles situées dans les régions d'Asir et de Jazan», a déclaré le porte-parole militaire houthi Yahya Sarea, dans un communiqué diffusé par Al-Masirah, la chaîne du groupe. Il a promis que les Houthis continueraient à attaquer l'Arabie saoudite tant que la guerre et le blocus contre le Yémen se poursuivraient. Un peu plus tôt dimanche, la coalition dirigée par l'Arabie saoudite a lancé une série de frappes aériennes sur des sites militaires contrôlés par les Houthis à Sanaa, la capitale du Yémen, selon les habitants de la ville. Les frappes ont touché le camp de la 1ère division, une base de maintenance et les positions de la 4e brigade dans le centre-ville de Sanaa, ainsi que le site d'Attan, dans le sud de la capitale. Ces frappes aériennes constituaient une riposte à l'intensification des attaques transfrontalières que les Houthis lancent contre les villes saoudiennes à l'aide de drones et de missiles. La chaîne saoudienne Al Arabiya a quant à elle rapporté que les forces de la coalition dirigée par l'Arabie saoudite avaient intercepté et détruit deux missiles balistiques tirés par la milice houthie vers la région saoudienne de Jazan, ainsi que douze drones chargés d'explosifs. La coalition n'a fourni aucun commentaire sur les autres attaques présumées des Houthis. Par ailleurs, un incendie survenu dimanche dans un centre de rétention pour migrants de la capitale yéménite Sanaa a fait au moins huit morts, des migrants et des gardiens, ainsi que plus de 170 blessés, a indiqué l'Organisation internationale pour les migrations (OIM). «La mort de huit personnes a été confirmée mais le bilan des victimes est beaucoup plus élevé», a tweeté Carmela Godeau, directrice de l'agence onusienne pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord. «L'OIM intervient en particulier pour fournir des soins d'urgence à plus de 170 blessés, dont plus de 90 se trouvent dans un état grave», a-t-elle précisé, ajoutant que les causes de l'incendie restaient «indéterminées» à ce stade. «C'est simplement l'un des nombreux dangers auxquels les migrants doivent faire face depuis le début de la crise au Yémen il y a six ans», a-t-elle relevé. Plusieurs milliers de migrants sont bloqués au Yémen d'après les estimations.Le conflit a entraîné la mort de dizaines de milliers de personnes et le déplacement de millions d'autres et a provoqué ce que l'ONU a qualifié de pire crise humanitaire actuellement au monde. Chaque année, des milliers de migrants effectuent la dangereuse traversée sur des embarcations entre la corne de l'Afrique et le Yémen avec l'espoir pour beaucoup de rejoindre par les terres les pays du Golfe pour y trouver du travail. Au moins vingt personnes sont mortes noyées la semaine dernière après que des passeurs ont jeté à la mer des dizaines de migrants lors d'une traversée entre Djibouti et le Yémen, avait rapporté l'OIM le 4 mars.