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Palestine, seule contre tous..., bis repetita !
Publié dans Le Soir d'Algérie le 22 - 05 - 2021


Par Kamel Bouchama, auteur
Il y a quelques jours, j'ai publié dans ce même quotidien un article sur la Palestine, pour présenter l'ouvrage de mon ami, le Dr Amar Belkhodja, qu'il a intitulé Palestine, Israël dans le crime et l'impunité, un titre accrocheur, qui ne vous laisse pas insensibles devant une telle volonté de défendre ce peuple longtemps éprouvé par l'injustice incommensurable de ceux qui ont investi de force son territoire. Un bon travail de recherche entrepris par l'auteur pour raconter les affres que subit ce peuple frère depuis de longues décennies. Ainsi, si je l'évoque aujourd'hui, c'est parce que ces angoisses et ces douleurs sont toujours là, elles sont d'actualité et démontrent, avec cette nouvelle escalade de massacres et de violences, que les impénitents indus occupants sionistes ne lésinent sur aucun moyen – entendez par là sur aucune force de destruction – pour l'oppression des Palestiniens, voire leur extermination.
Ainsi, le papier qui est paru dans Le Soir d'Algérie, je l'ai intitulé : «La Palestine, seule contre tous !» Pour moi, ce titre voulait dire beaucoup de choses, puisque je me suis vite inspiré de la délicate et fraternelle dédicace que m'a présentée l'auteur en m'offrant son ouvrage. En effet, il veut dire beaucoup de choses et pas les meilleures, évidemment ! Car, aujourd'hui, dans quel état se trouve cette Palestine, la «cause centrale ou essentielle des Arabes» (qadhiyatouna el markaziya) ? Et là, je veux dire, ou plutôt j'insiste sur ces «tous»...
D'abord, il faut situer ces «tous», à l'exception des sionistes qui sont dans leur rôle de destructeurs, parce que, eux, au moins, ils ont eu «l'audace» de déclarer, depuis longtemps, depuis toujours, leur «palestinophobie», en mettant en exécution leur animosité, leur haine et leur agressivité contre le peuple palestinien qui est dans le pays de ses ancêtres, depuis des siècles, et pour lequel je ne vais pas faire sa genèse puisqu'il m'a été donné d'en parler longuement et en connaissance de cause, dans mes précédentes publications.
En effet, je vais focaliser mon attention sur ces «tous» qui ont donné lieu à de vifs débats où s'ensuivaient la désapprobation, voire le ressentiment et le mépris de nos militants, et surtout des jeunes, chez nous, en Algérie, comme par ailleurs dans le monde, des démocrates, épris de paix, de justice et de liberté, qui ont aisément compris que ce problème est d'inspiration impérialo-colonialiste. Et ces «tous», bien sûr, qui ne sont que des Arabes, accoutrés de costumes taillés dans le tissu de la trahison – ces costumes du démon –, ont peur de se déterminer courageusement devant les drames qui ont toujours secoué leur région, leur monde et leur communauté.
Ce sont ces Arabes malheureusement – qui, du coup, je voudrais écrire en minuscule pour leur abandon de la question palestinienne – et que mes compatriotes algériens cessent d'appeler «Frères» pour leur petitesse devant Israël et... devant l'Histoire. Parce que «Frères», cette appellation purement algérienne, depuis notre mouvement national et qui a perduré avec notre glorieuse révolution de Novembre, était chargée, et l'est toujours, de sentiments de noblesse, d'entraide et de solidarité agissante. Elle n'est pas faite, et on s'en aperçoit de plus en plus, pour les pleutres arabes devant ce qui est admis dans les «relations entre les facteurs géographiques et les entités politiques», selon le Professeur des universités, le géographe André-Louis Sanguin. Ceux-là, la plupart, ont baissé le froc, en capitulant lâchement, sans se battre, sans s'inscrire en droite ligne avec le juste combat de nos frères palestiniens et de leur cause si noble.
Il ne faut pas avoir peur des mots, parce que ces «tous» n'ont pas de quoi être respectés... Oui, ces «tous» qui ont enlevé même leur feuille de figuier, ce voile de pudeur qui cachait leur nudité, n'ont pas eu honte et qui, aujourd'hui, avant demain, en persistant dans leur forfaiture, sont comptés, devant l'Histoire, dans le «gotha», non pas des mondains, mais dans cette bande de falots, de petits, de méprisables, d'ignobles, de vils et de lâches... Cette affirmation, des titres par lesquels on peut les désigner, et sans vouloir me justifier, me vient de si loin, depuis ma prime jeunesse, où j'ai eu à m'arrêter sur ce malheureux constat lors de mes présences à plusieurs rencontres arabes, régionales et internationales, pendant les congrès, colloques, assemblées et autres festivals où je trouvais de la compréhension spontanée et honnête chez d'autres, plutôt que chez ceux que nous considérions encore comme des «Frères arabes», que j'écris entre guillemets, hélas ! Parce que c'est malheureux, aujourd'hui, d'assister en impuissants au massacre des Palestiniens sans pouvoir prendre une position commune qui puisse rehausser, un tant soit peu, le prestige de notre communauté, si tant est qu'il y en ait eu une, depuis ces deux grandes et fameuses batailles, celle «d'al-Qadisiyya», en 636 du calendrier julien, contre l'Empire sassanide dans le cadre de la conquête musulmane, et l'autre du «Yarmouk», dans la même année, en août 636, contre les armées de l'Empire romain d'Orient, près de la rivière Yarmouk qui marque aujourd'hui la frontière entre la Syrie et la Jordanie, au sud-est de la mer de Galilée.
Un peu plus tard, à Hattin, sur les bords de Tibériade, c'était nous – dignement représentés par nos ancêtres, la plupart qui sommes partis avec Sidi Boumediène Choaïb, du centre du Maghreb – qui avions démontré notre courage face aux armées de croisés du royaume de Jérusalem, au cours de batailles qui ont été déterminantes pour toute la région et les musulmans du Shâm, en particulier ceux de Palestine. Ainsi, après la première et grande bataille du destin, les Berbères, qui ont occupé les premières lignes du front, se sont mobilisés encore pour poursuivre leur «djihad» au cours de la troisième croisade dirigée par Richard Cœur de Lion. De même qu'il faut dire aux jeunes, pour ne pas occulter ce pan de l'Histoire, que plusieurs de nos combattants sont tombés au champ d'honneur, alors que d'autres, par esprit d'engagement et de solidarité avec leurs frères musulmans et les causes justes, sont restés pour perpétuer leur souvenir dans le combat libérateur. Ainsi les uns et les autres sont entrés dans la légende avec leur chef, Sidi Boumediène Choaïb, Professeur émérite à Béjaïa, fondateur de la principale source initiatique du soufisme au Maghreb et en Andalousie, ce combattant qui a perdu le bras gauche lors de la bataille de Hattin, contre les croisés et les Templiers, commandés par le grand maître Gérard de Ridefort et par le roi de Jérusalem, Guy de Lusignan.
Alors, répéter cela une autre fois, après avoir expliqué cette persévérance des Algériens – les nôtres – à travers leur participation effective et concrète à la destinée de leurs frères de Palestine, dans mon ouvrage phare que j'ai consacré à leur présence et à leur lutte au Moyen-Orient, c'est démontrer, aujourd'hui, l'écart qui existe bel et bien entre nos positions inaliénables – et qui le demeurent – faites de courage et de témérité, et cela depuis longtemps, et celles où les concessions, l'abandon et le détachement des autres font bon ménage avec le dédain et la lâcheté. Et c'est toute la différence entre ceux, selon William Shakespeare, qui veulent «Mourir en combattant, en une mort détruisant la mort » et ceux qui vont «Mourir en tremblant, en payant servilement à la mort le tribut de leur vie.»
C'est dire qu'avec ces comportements ataviques, la nouvelle agression israélienne contre la Bande de Ghaza et les atteintes à l'intégrité du troisième Lieu Saint de l'Islam, El Qods, ne seront jamais dans l'agenda des chefs des pays arabes, pour être traitées avec sérieux et résolution au sein de cette coquille vide ou plus exactement dans cette Assemblée des «rois fainéants» qui, depuis l'agression de juin 1967 et la résolution 242, des Nations Unies, qui n'a connu aucune application, n'ont jamais réussi à faire un pli dans leur partie de belotes. Ils ont toujours été faits capot ! Et comment, puisqu'ils appartiennent à cette Ligue arabe, un organisme budgétivore, sans aucune efficience, timide et, de surcroît, absent de la scène politique internationale en ce qui concerne la question palestinienne ! C'est alors que, dans ce vide sidéral, ce sont les autres, qui font et défont à leur guise, et au profit d'Israël, un pays illégitime, au moment où les membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU ainsi que d'autres instances internationales concernées par le règlement de ce conflit et, subsidiairement, les pays membres de la Ligue arabe persistent dans leur inaction et souvent dans leur complicité. Ainsi, devons-nous, encore une fois, répéter les causes et les résultats de la débâcle des Arabes pour comprendre ce qui se produit en ces instants dans la région de Ghaza, comme ce qui s'est produit il y a peu de temps dans «Jérusalem, capitale d'Israël», imposée, comme à l'accoutumée, par l'Oncle Sam ?
Allons-nous débattre de cette «scabreuse affaire» qui, de toutes les manières, allait se produire, naturellement, pour répondre aux atermoiements, voire aux concessions dangereuses d'un monde arabe qui n'a pas cessé de se désagréger par ses dissensions, ses discordes, ses divisions, ses haines qui s'exacerbent et excitent les querelles entre ses différents peuples qui, conséquemment, subissent les alliances contre-nature, voire les trahisons de leurs chefs ? De là, le monde occidental, qui sait tout de nous, n'hésite pas à nous porter le coup de grâce. Et c'est ainsi que ce monde – le leur – qui a pris de l'avance dans tous les domaines vit sa logique au moment où nous, qui avons perdu la nôtre, trépignons d'enthousiasme sur un sol mouvant. Il fallait comprendre cette équation depuis longtemps !
En tout cas, c'est honteux, franchement, quand aujourd'hui, nous nous voyons partir dans l'infortune, de par l'indifférence et l'inconscience de ceux avec lesquels nous avons déployé de nombreux moyens mais aussi une somme d'espoir et de conviction. Nous étions, en ce temps-là, de grands fervents de l'Unité arabe, de cette Assemblée de chefs charismatiques – disait-on – mais qui, en réalité, n'ont jamais pu dépasser leurs contradictions et leurs dissensions qui les ceignaient et qui les ceignent jusqu'à l'heure.
Ainsi, que pouvons-nous dire en conclusion ? Que retenir de ces régimes arabes et des instances qui leur sont dédiées, si ce n'est qu'une cécité stratégique issue de la colonisation à ce jour et une léthargie opérationnelle frisant l'inertie et l'irresponsabilité vis-à-vis de leurs peuples..., de leurs sociétés respectives ? Oui, que retenir de ces «tous», ces pays arabes que le Seigneur des mondes ou la nature (selon que l'on soit croyant ou non) a dotés de richesses naturelles culturelles et civilisationelles exceptionnelles, tombées aux mains de renégats et de félons au service de puissances étrangères hégémoniques et de leurs relais internes amoraux, mais toujours cruels vis-à-vis de leurs compatriotes et serviles vis-à-vis de leurs maîtres ? Enfin, que penser de ces ressources matérielles et immatérielles qui n'ont jamais été mises réellement et rationnellement au service de l'avenir et du progrès social de leurs sociétés.
L'émergence d'Etats rentiers, de féodalités et de monarchies du Moyen Âge a bridé, voire annihilé tous les efforts d'émancipation politique et économique de la plupart des sociétés arabes dont les membres sont réduits au statut de parias et de simples habitants, mais jamais de citoyens actifs, libres, prospères et responsables de leur avenir et celui de leurs enfants.
En effet, depuis la colonisation, depuis Napoléon, depuis Balfour, depuis Sykes-Picot, le monde arabe n'a connu que fractures, coups d'Etat, intrigues, révolutions de palais, trahisons, allégeances, inféodations, pauvreté et dépendance, institutions non stables, non crédibles et non représentatives. Combien de Premiers ministres arabes furent assassinés par les tenants d'un «ordre nouveau», le même que l'ancien, et ses nervis locaux ? Jamais Ibn Khaldoun n'a été autant présent et d'actualité dans la lecture des «convulsions cérébrales» et des «occlusions intestinales» d'un monde arabe dont une grande partie s'affiche désormais en qualité de sous-traitants misérables et fragiles du sionisme international.
Pendant ce temps-là, le monde occidental change, s'organise, passe à une cinquième révolution où la croissance passe par la production de la connaissance, qui est la véritable richesse. Il se redéploie autour de nouvelles activités, de nouveaux paradigmes, avec une place préférentielle à la Culture – que j'écris toujours en majuscule –, à l'environnement, à la qualité de vie, à la santé, au développement partagé, etc.
Les sociétés arabes restent engluées dans les dilemmes et visions du Moyen Âge, dans l'accaparement, l'immobilisme, l'archaïsme, les discours creux et verbeux sans lendemain..., ces discours de circonstance éculés qui ne trompent personne, si ce n'est les dirigeants impotents et faibles, sans vision ni ambitions que celle du transfert du fruit de leur rapine pour satisfaire leurs besoins irrépressibles d'acquisitions immobilières dans les pays de l'Occident en général.
Charité musulmane comme chrétienne commence par soi-même..., n'est-ce pas ? L'agression israélienne contre les Palestiniens renforce et amplifie l'ineptie et l'inanité de l'organisation politique, institutionnelle, économique et sociale des pays arabes réduits à observer en silence pour les uns, à financer, toute honte bue, les sionistes pour les autres, et se féliciter de la non-émergence d'un Etat démocratique au cœur du monde arabe.
Cependant, pour ce qui est de notre pays, posons-nous la question franchement, clairement. Dans ce fatras de pertes, de manques à gagner pluriels, sommes-nous indemnes de tout reproche ? N'avons-nous pas, nous-mêmes, vécu ces dérives dans un passé si proche ? N'avons-nous pas connu ces dérapages de l'Histoire, ces multiples régressions et fécondes de monstres et de cruauté d'une plasticité exceptionnelle ?
Certes, nous les avons bien connus et vécus, même si, contrairement à ces «tous», nous avons toujours été clairs dans notre politique internationale, quant à notre soutien aux causes justes de par le monde et dans notre position indéfectible au côté de la cause palestinienne pour qui nous avons marqué – et marquerons perpétuellement – notre attachement séculaire à cette région sacrée, berceau des trois religions du Livre. Nous avons été longtemps à la pointe du combat contre le sionisme et pour l'émergence d'un Etat palestinien en vertu de l'Histoire et de toutes les résolutions de la communauté internationale, restées sans effet depuis 1967 au moins.
Alors, présentement, dans ce climat d'incertitude et d'ascension dangereuse, que pouvons-nous faire pour nous solidariser davantage et concrètement, comme du temps où l'on parlait fort, où l'on était dans le pool des décideurs, suivis et respectés ? Autant d'interrogations, parce que le temps est venu pour ces «tous» qui représentent le monde arabe de répondre aux questions de fond et de mettre en œuvre les solutions qui s'imposent pour assurer un minimum de sécurité et de prospérité aux futures générations, compte tenu de l'évolution des rapports dans le monde et notamment dans notre communauté. Cela veut dire, cesser les solutions à court terme, les ruses sans lendemain, les artifices démocratiques ressemblant à des guenilles sur du basilic – proverbe algérien –, et choisir des hommes dignes de confiance, de probité, de patriotisme et porteurs de visions d'avenir et non de prédation et de répression, et in fine, de désertion dans les paradis européens après avoir compromis, voire détruit l'avenir de millions de nos jeunes, ces laissés-pour- compte. Je parle en connaissance de cause, eu égard aux dérives que nous avons connues dans notre passé récent. C'est de là, qu'il est connu que le failli ne gère pas la faillite et que le logiciel déployé jusqu'à l'heure ne semble ni convaincre ni soigner dans leurs racines les maux qui freinent l'émancipation de notre société.
Les visions de court terme, les rustines, les cautères sur jambes de bois ne sont que pertes de temps et retards dans la conception des redressements nationaux, vigoureux, durables et porteurs d'épanouissement sans exclusion, ni exclusive. Bien sûr dans le contexte international et régional actuel, il faut renforcer, si ce n'est créer un front interne, solide, cohérent, homogène pour faire face aux défis cachés ou affichés. Mais alors, un front autour de quoi ? Quelle est l'offre politique et institutionnelle ? Quels sont les offreurs ? Quels sont les challenges ? Autour de quoi la société doit se mobiliser ? Quelles réformes de fond, de structures concevoir et conduire ? Quel nouveau logiciel politique à mettre en œuvre ? Quel modèle de croissance choisir ? Quel modèle de développement retenir ? etc. Car, les grèves, le front social, la répression de l'expression politique, les manœuvres dilatoires, les réponses juridiques à des problèmes politiques ne servent à rien. Absolument à rien !
Comme dans tous les pays arabes, et chez nous bien sûr, la logique interpelle tous ceux qui sont aux commandes car des fronts internes ou sociaux à renforcer juste pour encourager l'inertie, le statu quo et la tranquillité de minorités, ça ne marchera jamais. Les jeunes d'aujourd'hui, et les nôtres principalement, ne sont pas dupes, ils exigent de voir clair, loin et juste, sinon ils n'adhèrent pas sauf qu'on ne construira pas leurs pays sans eux, encore moins contre eux, mais bien avec eux ou rien. Le colonisateur l'a oublié, l'Histoire le lui a rappelé de façon magistrale à la face du monde entier.
Ainsi, c'est par la science, la connaissance, la tolérance, les libertés individuelles et collectives et le respect d'autrui que la civilisation musulmane et, en partie, les Arabes ont connu leur apogée et c'est par la voie unique de retour à ces valeurs qu'ils s'affirmeront de nouveau dans le monde et construiront leur avenir en relevant tous les défis géopolitiques, économiques, sociaux et culturels. L'Algérie d'aujourd'hui n'échappe pas, quant à elle, à cette loi d'airain pour peu qu'elle puisse trouver les «forgerons» qui forgeront l'avenir de ses enfants.
Alors, demain, nos enfants n'auront pas à vivre les affres d'un défaitisme exacerbé et régressif, et encore moins une soumission que rien ne justifie face à toute force hégémonique.
En revanche, ils auront cette fierté de vivre dans un monde, plutôt dans une communauté qui se serait débarrassée de toutes les scories de régimes révolus et condamnés par l'Histoire, dans un monde où les Arabes auront mis en commun leurs ressources, leurs énergies, leur talent pour créer un espace de prospérité et de paix, bien supérieur à de nombreux autres espaces communautaires. Un rêve ô combien réaliste et réalisable si...
Enfin, aujourd'hui, pour ce qui est de la Palestine, la seule façon de l'aider, en soutenant indéfectiblement son combat, c'est notre constance dans nos positions et dans l'accélération de notre développement pluriel...
K. B.


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