La RN26 reliant le chef-lieu de wilaya de Béjaïa au centre du pays en passant par la vallée de la Soummam, a été de nouveau fermée à la circulation automobile dans la matinée de mardi par les habitants du village agricole relevant de la municipalité de Fenaïa-Ilmaten. Les protestataires qui ont procédé à la fermeture du même axe routier le dimanche passé sont revenus à la charge tôt dans la matinée de ce mardi pour réclamer des autorités concernées la prise en charge de leurs préoccupations sociales. Entre autres revendications mises en avant par les villageois, l'alimentation en eau potable et les travaux d'aménagement de leur cité. Le blocage de cette importante voie de communication n'a pas manqué de provoquer une nouvelle fois de terribles désagréments aux usagers dans leurs déplacements. Les automobilistes ont dû emprunter des routes de montagne en passant par les municipalités de Tinebdar ou Sidi-Ayad dans la daïra de Sidi-Aïch pour rejoindre leurs destinations. Dans une déclaration, informant l'opinion publique, postée sur sa page Facebook dimanche dernier, lors de la première action de blocage de la RN26, le P/APC de Fenaïa-Ilmaten a fait savoir «que certains citoyens du village socialiste agricole ont procédé aujourd'hui à la fermeture de la route nationale pour un motif qui n'avait aucune relation avec la mairie». «En effet, la cause de cette énième fermeture est un projet d'aménagement et non pour d'autres revendications comme le citent faussement certaines pages : ces autres revendications sont erronées, car d'abord, pour l'extension de l'école, celle-ci est en phase d'étude donc nous ne pouvons mettre la charrue avant les bœufs. Puis, pour les réclamations relatives à l'eau, ce village est desservi à raison de quatre heures par jour. Les ressources hydriques s'amenuisent partout en Algérie et tout le monde doit s'adapter aux restrictions. Enfin, pour les ralentisseurs, la commission de wilaya réunie le 30 mars, a jugé leur demande irrecevable et a préconisé de revoir et de réadapter ceux existants aux besoins exprimés», explique l'édile de Fenaïa-Ilmaten. Et de signaler dans son document : «Pour le projet d'aménagement qui n'a pas été́ finalisé, il est impératif de souligner que les citoyens de ce village souffrent pour accéder à leurs demeures, car cette entreprise a entamé les travaux, puis les a abandonnés, et cela ne doit pas retomber sur la patience des citoyens et leur compréhension qui ne doivent pas être occultées, vu qu'ils ont déjà consenti beaucoup d'efforts depuis plusieurs mois. Ce retard enregistré est dû uniquement au travail des services de la wilaya, ce projet d'aménagement ne dépend point de notre APC car il est à l'actif de la DUC de Béjaïa». Parlant du retard dans la réalisation du projet, le P/APC informe qu'il est «la résultante du manquement d'un article du marché, à savoir la fourniture et la pose du tout venant de l'oued ; ce matériau a été́ estimé à 700 DA le m3 en fourniture et en pose, alors qu'il se vend à 500 DA à la sablière, donc cet article a été́ sous-estimé ». Le maire de Fanaïa-Ilmaten affirme que ce blocage a eu lieu alors que l'entreprise intéressée a signé un contrat en bonne et due forme et que le marché lui a été́ octroyé́ par la DUC avant que cette fameuse entreprise ne se voit changer d'avis et a voulu se désister. « Face à ce problème, nous avons trouvé une solution de rechange : on devait procéder à l'extraction par nos propres moyens de l'oued et une demande à ce sujet a été́ faite par l'APC et adressée le 2 février à la wilaya pour avoir un arrêté́ d'extraction ; à ce jour, nous n'avons pas obtenu de réponse, nous enregistrons exactement une attente d'un peu plus de trois mois », note-t-on dans la déclaration. «Par la suite, au milieu de la journée, nous avons appris que l'arrêté́ a été́ signé par les services de la wilaya et nous sommes affligés de constater que les services concernés ne réagissent que lorsque les citoyens font preuve de violences. Cette manière de faire jette le javelot du discrédit sur tous les élus locaux et encourage encore plus le phénomène anarchique de la fermeture des routes », regrette le P/APC déclarant quant à cette fermeture de la route «elle est ourdie par des éléments identifiés et connus de tous, des personnes qui ne cessent depuis longtemps d'enfanter de nouveaux embarras, car en catimini, ils n'ont pas réussi à faire plier les élus pour accomplir certaines visées peu orthodoxes. Ces mêmes éléments identifiés ont décidé́, il y a plus de deux ans, d'aller se plaindre directement au wali, qui a pris leurs doléances, sans informer les premiers responsables de la collectivité». A. Kersani