Les résultats encourageants obtenus lors de la première expérience de la culture du colza en Algérie, au titre de la saison agricole 2020-2021, laissent le ministère de l'Agriculture espérer un avenir radieux pour le développement de cette filière. Avec une récolte globale de 13 935 quintaux, tous les signaux semblent favorables à l'exploitation des atouts qu'offre cet oléagineux, dont la culture est encore peu répandue dans le pays. Massiva Zehraoui - Alger (Le Soir) - «La production totale du colza a enregistré à ce jour 13 935 quintaux, dont 11 397 quintaux en grains de transformation et 2 538 quintaux en semences», ont avancé des représentants du ministère de l'Agriculture et du Développement rural, lors des travaux de la rencontre sur la culture du colza, organisée jeudi, à l'Institut technique des grandes cultures (ITGC), situé à El Harrach. Commentant ces chiffres, le secrétaire général du ministère, Saleh Chawki, parle d'expérience «réussie». «Malgré le climat peu clément, les résultats de cette première expérience ont largement dépassé nos attentes», a-t-il assuré. La large adhésion des agriculteurs, des fermes pilotes et d'exploitations privées à ce programme, d'un côté, et l'accompagnement technique de l'autre sont certainement les deux facteurs qui ont contribué au succès de cette culture, a-t-il relevé. Ce dernier, a d'ailleurs, mis l'accent sur « l'importance de respecter l'itinéraire technique de cette culture jusqu'à la récolte ». Tout en mettant en avant les nombreux débouchés du colza, Saleh Chawki a indiqué que les produits issus de la transformation de cet oléagineux pourront être commercialisés sur le marché local, dès la campagne prochaine. Il augure à ce titre, «une production plus appréciable que celle de cette année ». Sur le moyen terme, il prévoit un rendement en mesure de satisfaire les besoins du marché national à hauteur de 40 à 50 %». Saleh Chawki considère que le contexte d'aujourd'hui nous impose de nous rabattre sur certains produits stratégiques à l'instar du colza pour parvenir à l'autosuffisance. Sans oublier le fait que le développement de cette filière permettra sans nul doute de réduire la facture d'importation. Présentant l'évaluation préliminaire de cette saison, les parties impliquées dans la filière du colza ont spécifié qu'initialement, ce programme avait comme objectif de planter 4 200 hectares pour la récolte de cet oléagineux. Finalement, elles n'ont pu réaliser que 3 300 hectares, car «la semence qui est importée est parvenue avec un retard important». Néanmoins, le ministre de l'Agriculture s'est engagé avant cela à réaliser 3 000 hectares. Par conséquent, «l'objectif de réserver 3 000 hectares pour cette première expérience de culture du colza a été dépassé pour atteindre 3 500 ha». Le programme, précise-t-on, a par ailleurs été réparti sur 29 wilayas avec une plus grande concentration dans celles de l'Est, lesquelles ont bénéficié de superficies plus importantes pour l'accomplissement de 70 % du programme total. Relevant le succès de cette première campagne, Mohamed Hadi Sakhri, directeur de l'Institut technique des grandes cultures (ITGC) et président du Comité de pilotage du colza, s'est dit on ne peut plus satisfait des résultats probants qui ont découlé de ce programme. Mieux encore, dit-il : «Nous avons collecté 2 500 quintaux de semences qui vont nous permettre d'élargir la superficie dédiée à la culture du colza», en prévision de la campagne prochaine. Hadi Sakhri affirme que pour la nouvelle saison, ses services comptent réserver 40 000 hectares pour la culture du colza ; «sans recourir à la semence d'importation». Le président de l'ITGC estime qu'il est tout à fait possible d'aller vers l'installation de 100 000 hectares, en soutenant que les zones d'aptitude nationale en capacité de recevoir cette culture sont aujourd'hui connues. «Il s'agit de superficies en jachère qui dépassent annuellement les deux millions d'hectares», a-t-il souligné. Il y a lieu de signaler que des accords ont été conclus entre tous les agriculteurs qui ont participé au programme avec le complexe des industries manufacturières «Sim Agro» qui s'est engagé à acquérir toute la production du grain destiné à la transformation et à l'acheminer vers ses unités de transformation. Enfin, lors de cette rencontre, quelques produits issus de la transformation du colza ont été exposés dans l'enceinte de l'ITGC, à l'instar des huiles végétales, du miel et du tourteau de colza. M. Z.