L'objectif de l'expérimentation des semences de ce produit oléagineux s'inscrit en application de la feuille de route du ministère de l'Agriculture visant la production et la transformation de l'huile de colza pour diminuer la facture de l'importation de l'huile de table. Dans le cadre de ses expériences visant le développement de la filière agroalimentaire, l'Institut technique des grandes cultures (ITGC) de Sidi Bel-Abbès s'est lancé depuis le mois de novembre 2020 dans une première expérience de la culture du colza qui "est simple et de grand rendement", a déclaré à Liberté Mme Fatima Benmansour, directrice de la ferme de démonstration de la production de semences. "L'objectif de l'expérimentation des semences de ce produit oléagineux s'inscrit en application de la feuille de route du ministère de l'Agriculture et du Développement rural visant la production et la transformation de l'huile de colza pour diminuer la facture de l'importation de l'huile de table et donner un nouvel essor au secteur de l'agriculture et à l'agroalimentaire. Au départ, il y avait une certaine réticence des fellahs pour ce produit parce que le matériel de la mise en culture n'est pas tellement disponible. Par la suite, on a trouvé la technique et le réglage adéquat. Mais maintenant on attend la distribution de ces coupes au niveau des CCLS pour que les fellahs puissent acquérir les moissonneuses-batteuses avec des coupes spécifiques au colza", a indiqué Mme Benmansour. "Dans cette perspective et au titre de cette première expérience qui est réservée à la multiplication des semences, nous avons consacré une superficie de deux hectares au niveau de l'ITGC, et cela a nécessité d'abord une bonne préparation du sol avant le semis (3,500 kg de semis de colza/ha), notamment un labour profond, et ensuite avec le cover-crop. Puis il a été procédé à un roulage pour que le sol soit sableux parce que le colza est composé de petites graines de 2 à 3 millimètres", a-t-elle détaillé, avant de préciser : "Pour l'instant, la culture du colza a réussi à Sidi Bel-Abbès et est actuellement au 7e stade. Il nous reste deux stades pour qu'elle arrive à maturité puis on passera à la récolte de la semence au mois de juin prochain. " Et Mme Benmansour de poursuivre : "Pour l'instant, on a commencé par la multiplication avant d'aboutir à la production. Il faut qu'il y ait une grande quantité de semences pour arriver à faire des hectares de production. On est au stade des pré- bases pour arriver à faire plusieurs générations. Donc, la généralisation de cette expérience prendra entre deux et trois ans, parce qu'il y a deux genres de semence, un destiné à la multiplication et l'autre à la transformation par un autre organisme qui est BASF." Selon elle, l'on a installé à Tlemcen et à Aïn Témouchent une semence hybride destinée à la transformation, mais cela n'a pas réussi, notamment au niveau de la ferme pilote sise à Sebra, dans la wilaya de Tlemcen. En revanche, à la ferme pilote de Hamadouche, relevant de la même wilaya, "la culture de la semence va très bien et on aura une belle production", a-t-elle estimé. "Il faut au moins six mois, un travail du sol et une irrigation pour favoriser la poussée de la semence", a affirmé la responsable de la ferme. "Cette année on a enregistré un déficit hydrique de 200 mm dû au manque de précipitations et ce, jusqu'à aujourd'hui. Il en est de même pour la ferme pilote de la wilaya de Tlemcen, où on a aussi irrigué, et la culture est en fin de cycle. Selon l'apparition des siliques au niveau de la culture, on s'attend à une production de 20 q/ha à Sidi Bel-Abbès et même dans la wilaya de Tlemcen", a-t-elle expliqué. Pour ce qui est du programme de l'année prochaine, la production de la semence sera étalée à plus d'hectares et ce, selon la disponibilité de la semence. En Algérie, cette semence existe sur le plan expérimental car c'est une semence hybride importée avec son pack et son désherbant et est destinée à la transformation pour relancer la production au niveau national. "Il y a à l'est du pays une grande superficie par rapport à l'Ouest, parce que l'acquisition de la semence s'est faite en retard et on ne pouvait pas s'avancer à la mettre en place très en retard pour ne pas compromettre la culture. À l'Est, cela a commencé au mois d'octobre 2020", a précisé Mme Benmasour.