De Tunis, Mohamed Kettou Communication défaillante et manque flagrant d'oxygène, deux points retenus par le chef du gouvernement, Hichem Mechichi, au cours d'une réunion urgente tenue, samedi soir, au ministère de la Santé publique. Mechichi semblait adresser ses reproches à son ministre de la Santé qui, selon les médias et les réseaux sociaux, ne maîtrise pas son sujet et, partant, la situation épidémiologique dans le pays. C'est au niveau de la gestion des équipements disponibles que le bât blesse. Malgré les aides consenties par de nombreux pays, l'on pèche par un déficit flagrant de professionnalisme en ce qui concerne leur exploitation. Pour exemple, l'on cite le retard enregistré dans la mise en marche des concentrateurs géants destinés à alléger les souffrances des milliers de patients hospitalisés, avec le risque de se voir privés des quantités d'oxygène que nécessite leur état. Cette grave défaillance a été dénoncée par le chef du gouvernement qui a ordonné l'accélération de leur exploitation. Cette situation est de plus en plus inquiétante comme l'illustre le cri d'alarme lancé par les responsables du secteur dans plusieurs régions, Sousse en particulier. Dans deux grands hôpitaux de cette ville, on craint le recours aux réserves stratégiques en oxygène, si l'approvisionnement n'est pas assuré régulièrement. Cependant, l'intervention de l'armée est venue au moment opportun pour soutenir les efforts du ministère de la Santé, en ce qui concerne l'acheminement de l'oxygène vers plusieurs régions. La communication ne suit pas L'autre point évoqué par le chef du gouvernement était le manque de communication au niveau des responsables du ministère de la Santé qui ne semblent pas coordonner leurs violons. À ce propos, Hichem Mechichi a recommandé la centralisation de la communication afin d'apporter au citoyen la quiétude souhaitée. Dans ce contexte, la réunion a abouti à plusieurs recommandations, dont la mobilisation de tous les hôpitaux publics et les cliniques privées au profit des patients Covid, et surtout, la nécessité pour les producteurs d'oxygène de satisfaire, sans restriction, les besoins des unités de santé. Ainsi, on ne risque pas de se tromper si on affirme que la situation sanitaire est toujours préoccupante, comme l'indiquent les chiffres fournis par les canaux officiels qui font état de records en nombre de contaminations et de décès. Pour certains praticiens, le pire est à venir, malgré le confinement de deux jours par semaine (du vendredi à 20h au lundi à 5h), l'interdiction des déplacements entre les gouvernorats (wilayas) et les contrôles plus sérieux effectués par les forces de sécurité. M. K.