Le nombre de contaminations confirmées au Covid-19 continue de baisser. La décrue que le spécialiste prédisait pour la mi-août se confirme. Le nombre des décès reste, quant à lui, important, flirtant ou dépassant la barre des 30 au quotidien. Il est dû aux spécificités du variant Delta mais également à la crise d'oxygène qui n'est pas encore réglée dans toutes les wilayas. Nawal Imès - Alger (Le Soir) - Alors que les bilans des contaminations devenaient, il y a quelques semaines, affolants, avec des pics de 2 000 cas confirmés au quotidien, la quasi-totalité des spécialistes prédisaient un pic vers la mi-août puis une décrue. Leurs projections se confirment. La situation sanitaire est caractérisée par une baisse régulière du nombre de contaminations recensés par le ministère de la Santé. Progressivement, les contaminations ont reculé pour descendre sous la barre des 1 000 cas quotidien. Une décrue due, d'un côté, au cycle de vie de la troisième vague qui a évolué en courbe ascendante depuis le début du mois de juillet avant d'amorcer sa chute mais également aux mesures prises pour limiter les déplacements et les regroupements de la population avec un confinement dès 20 heures, et une fermeture officielle des plages et des lieux de détente, favorables aux grandes concentrations. Le nombre des décès reste cependant toujours aussi élevé. Hier, le ministère de la Santé annonçait 36 décès. Comment expliquer cette situation ? Dès l'apparition des nouveaux variants, les spécialistes étaient unanimes à dire qu'il s'agissait d'une souche virulente pouvant rapidement être à l'origine de complications. Le professeur Bouamra Abderrazak, chef de service épidémiologique à l'Etablissement hospitalier de Tipasa, expliquait, il y a quelques jours, que «cette étape sera marquée par une augmentation significative du nombre de décès, contrairement au début de le pandémie, qui était caractérisée par une augmentation des hospitalisations». Comment cette décrue est ressentie au niveau des hôpitaux ? Au niveau du CHU Mustapha, le Pr. Rachid Belhadj, chef de service des activités médicales et paramédicales, assure que «l'ensemble des indicateurs sont en baisse ; le nombre de consultants, la demande pour des hospitalisations, le nombre de contaminations au sein de notre personnel, mais aussi le nombre de décès ont chuté de plus de 50%. Ce qui est un bon indicateur. Mais, il y a toujours une forte demande, dans certains cas graves, qui nécessitent tout de même des réanimations intensives. Nous affichons presque toujours complet. Mais pour les autres paramètres, il y a une nette diminution du nombre de décès, de presque 80%, moins de consultants également, et moins de contaminations au sein de notre personnel». Si la tension baisse relativement au niveau des structures de santé en matière d'afflux des malades, le problème de l'oxygène reste entier. Le Pr Belhadj explique que «sur le terrain, malheureusement, nous recevons moins de quantités d'oxygène. Au départ, nous étions alimentés jusqu'à 10 000 litres par jour. Actuellement, nous sommes aux alentours de 6 000 litres. Et cela impacte nos activités chirurgicales». Le CHU Mustapha n'est pas le seul à souffrir de cette situation. Le chef de service de l'EPH de Boufarik a déjà eu à se plaindre des quantités insuffisantes reçues au niveau de l'établissement, rendant la prise en charge des malades difficile, et causant des décès parmi les patients hospitalisés. À Laghouat, les appels de détresse du personnel de santé et des parents des malades continuent de rythmer le quotidien. N. I.