Depuis lundi, le nombre de contaminations au Covid-19 confirmées par PCR est redescendu sous la barre des 1 000 cas quotidiens. Une légère baisse qui a eu pour conséquence de desserrer quelque peu l'étau autour des structures les plus sollicitées jusque-là. C'est le cas au niveau du CHU Mustapha-Pacha mais également au niveau de l'EPH de Boufarik où le nombre de consultations est moins important. Pas de quoi crier victoire, affirme-t-on sur place : la vigilance doit rester intacte. Nawal Imès - Alger (Le Soir) - La très forte tension qu'ont connue les structures de santé les semaines dernières n'est pas totalement retombée, en dépit d'une petite accalmie ressentie dans des services jusque-là très sollicités et plus en mesure de répondre à la demande. À titre d'exemple, l'EPH de Boufarik, sous pression les deux dernières semaines, connaît ce que le chef de service des maladies infectieuses qualifie prudemment de « léger frémissement » en faveur de la baisse. Le Dr Mohamed Yousfi, fait état d'une petite baisse de la tension au niveau des urgences mais également un peu moins de pression sur la disponibilité des lits d'hospitalisation. Pas de quoi crier victoire puisqu'il assure qu'il faut attendre quelques jours pour voir si la tendance se consolide ou pas. Au niveau du CHU Mustapha-Pacha, le Pr Rachid Belhadj évoque une « baisse significative au niveau du nombre de consultants et des formes modérées mais également une baisse du nombre de décès de presque la moitié ». Le directeur des activités médicales et paramédicales note, néanmoins, la persistance de la demande en lits de réanimation. Comment expliquer cette situation ? Pour le Pr Belhadj, cela serait dû au fait que plusieurs autres structures de santé se soient mises à prendre en charge les cas de Covid-19 avec une plus grande mobilisation de nombre de lits, y compris dans le secteur privé qui prend en charge les formes modérées. Il ajoute : « Nous ne sommes plus en situation d'alerte, ce qui permet au personnel de souffler un peu, d'autant que les contaminations parmi les rangs du personnel de santé sont également en baisse, cela ne doit en aucun cas pousser à baisser les bras. La vigilance doit rester la même, surtout en cette période hivernale .» Au niveau du bilan, depuis lundi, c'est en moyenne un peu plus de 900 cas confirmés par PCR quotidiens qui sont recensés, avec un nombre de décès pouvant dépasser la vingtaine de personnes et un peu moins de 50 patients en réanimation. Comment cela est-il ressenti sur le terrain ? Selon le bulletin émis par l'INSP, il est observé « une augmentation importante des hospitalisations pour les régions ouest et sud » et un « léger recul » pour la région centre. Une baisse estimée à 2,2% avec un nombre moyen de patients hospitalisés notifié cette semaine de l'ordre de 4 186,3 contre 4 280,7 la semaine précédente. Les structures de l'est du pays n'ont pas connu d'accalmie avec une hausse du taux d'hospitalisation de 3,04%. À l'Ouest, ce n'est guère mieux avec une augmentation qui avoisine les 15,04. Ce qui retient, par contre, l'attention des analystes de l'INSP, c'est la situation qui prévaut au niveau du sud du pays où il est constaté la plus haute augmentation du nombre d'hospitalisations qui s'établit autour de 34,7% avec un nombre moyen de patients hospitalisés de 224,1 par jour. Le bulletin de l'INSP note que « la reprise de l'épidémie, observée depuis la mi-octobre essentiellement dans les régions centre et est et plus tardivement l'Ouest, touche désormais l'ensemble du territoire ». Autre conclusion : la région sud qui semblait épargnée voit l'ensemble de ses indicateurs augmenter au cours des deux dernières semaines notamment les notifications des nouveaux cas PCR positifs mais également le nombre de patients en structures hospitalières pour Covid-19. Les spécialistes ne cessent de le répéter : la courbe des contaminations ne peut amorcer la descente espérée qu'après une période de plateau, caractérisée par une stabilité relative dans le nombre de contaminations. Il est actuellement prématuré de pronostiquer sur la trajectoire que prendra la courbe des contaminations dans les jours à venir tout comme il est difficile d'attribuer le léger recul aux mesures récemment prises par le gouvernement. N. I.