Les acteurs de la santé préconisent un retour aux fondamentaux juridiques de la loi n°11-18 du 2 juillet 2018, relative à la relance de ce secteur, caractérisé à ce jour par des défaillances de taille. C'est à cet effet, que le ministre de la Santé Abderrahmane Benbouzid a réuni hier mercredi, au siège de son département, les directeurs de la santé des wilayas. Massiva Zehraoui - Alger (Le Soir) - Abderrahmane Benbouzid plaide en priorité pour la révision des textes de la loi en question. Il considère que les lacunes et pas des moindres, qui minent la gestion et l'organisation du système des soins, pourraient être sérieusement contenues en raccommodant certains textes contenus dans la loi n°11-18. Abderrahmane Benbouzid préconise à ce titre, « la révision de la grille des salaires dans le but de se conformer à la loi organique des établissements de santé publics ». Il a précisé dans son allocution d'ouverture que son département s'attèle, d'ores et déjà, à appliquer les instructions données par le président de la République dans ce sens. Il juge que c'est l'occasion de faire des propositions en vue de « promouvoir le parcours professionnel du personnel de la santé, en lui permettant de bénéficier de salaires à la hauteur de ses efforts ». Au delà de cet aspect, le professeur Benbouzid voit en cette loi, une chance pour le secteur de la santé de redynamiser la gestion de ses activités. Pour lui, des mesures concrètes doivent être mises en place, afin de permettre aux citoyens de jouir de prestations convenables, peu importe l'établissement sanitaire vers lequel ils s'orientent. Développant la même idée, le directeur de l'Institut national de santé publique (INSP) Lyes Rehal, a mis en relief le défi que constitue le renforcement de l'organisation des soins. Selon lui, dans un premier temps, il est important d'établir un système de santé planifié, où « on doit mettre le citoyen au cœur de la santé ». Il précise qu'il faut intégrer le principe, selon lequel, « la santé n'est pas uniquement destinée aux malades mais à tous les citoyens ». Lyes Rehal soutient par conséquent, qu'un système de soin performant doit s'axer, par exemple, sur la prévention. Il rappelle que la loi 11-18 contient pas mal de textes réglementaires liés à la réduction du taux de sucre dans les produits alimentaires, élaborés en coordination avec d'autres secteurs. Le directeur de l'Insp relève un autre point qu'il juge important. Celui de redynamiser les soins de proximité. Il n'est pas normal, estime-t-il, que des patients qui développent des infections bénignes, se rendent pour leurs soins dans des grands hôpitaux, créant ainsi une cacophonie au niveau de la prise en charge. « Il faut que les structures de soins de proximité, tels que les polycliniques et les dispensaires de quartiers soient adaptés et appropriés à la demande des citoyens », relève-t-il. Lyes Rehal tient tout de même à préciser que le ministère de la Santé a déjà entamé ce chantier, notamment avec l'inauguration de polycliniques modernes et conçues en tenant compte du confort des patients. Une façon d'attirer les citoyens vers ces structures et de désengorger les grands hôpitaux. Le secrétaire général au ministère de la Santé qui intervenait lors de cette réunion a, lui, spécifié qu'un pays sait qu'il a un système de santé performant, si tous les citoyens accèdent facilement à des prestations appropriées. Il préconise lui aussi d'appliquer les textes de loi n°11-18 du 2 juillet 2018, « si l'on veut remédier aux difficultés qui freinent toutes les initiatives allant dans le sens de la relance du secteur ». Un secteur précise-t-il, sclérosé, de par les nombreuses lacunes qui le caractérisent. Revenir à la loi est, selon lui, un avantage de taille, dans la mesure où « elle est moderne car elle comprend une nouvelle catégorie juridique qui donne aux gestionnaires des établissements la liberté de travailler avec des objectifs spécifiques à chaque structure ». Une approche, assure-t-il, qui ne peut que déboucher sur des solutions. « Les textes d'application apporteront inéluctablement des dénouements à bien des problèmes », affirme-t-il encore. Abderrahmane Benbouzid a garanti, dans ce sillage, qu'il veillerait personnellement à ce que la révision des textes contenus dans la loi relative à la santé, fassent l'objet d'un suivi régulier. Les travaux seront présentés au moment adéquat. M. Z.