MAKRI. En voilà une info ! Une vraie ! De celles qui valent leur pesant de scoop. Le MSP – Oui , Monsieur ! – menace réellement, ou pour de faux, de se retirer des élections municipales. Au point où nous en sommes, ce serait un drame indicible, et le pays aurait du mal à s'en relever. Tu te rends compte ? Une Assemblée élue, avec une participation congrue, et maintenant des élections municipales qui s'annoncent peu enthousiasmantes. Et pour aggraver le tout, le MSP menace de... C'est une vraie info. Et pourquoi donc ? Parce que le très moral parti de Makri n'accepte pas une disposition de l'article 184 de la loi portant régime électoral qui est sans équivoque : « Le candidat ne doit pas être connu du public sur son lien avec les milieux financiers et commerciaux suspects, et son impact directement ou indirectement sur le libre choix des électeurs et le bon déroulement du processus électoral. » Amen ! Evidemment, si le MSP boude, on est dans la panade ! MACRON. Le Président français fait tout en « même temps ». Il s'en prend non seulement au pouvoir algérien mais aussi à la Nation algérienne. Il demande pardon aux harkis et reconnaît que les crimes commis par Papon (et pas par sa hiérarchie!) en octobre 1961 sur des manifestants algériens pacifiques sont... inexcusables ! C'est supposer qu'il y a, a contrario, des crimes... excusables. Le surgissement d'un Zemmour, qui semble ignifuge dans les sondages, dans une campagne présidentielle atypique, oblige Macron à essayer de braconner sur tous les terrains où il y aurait des voix à picorer. Si Macron reste le Président français qui est allé le plus loin dans la reconnaissance des méfaits de la colonisation, il ne va tout de même pas jusqu'à admettre la responsabilité de l'Etat français dans les crimes du 17 Octobre 1961. On sent la velléité de « réparation », après les cadeaux faits aux harkis. À suivre, ce maelstrom qui a fait inviter les rapports entre la France et l'Algérie dans le quotidien de cette dernière et dans l'élection présidentielle en France. MACCARTHYSME. C'est cette période de l'histoire américaine, appelée aussi « Peur rouge », au cours de laquelle on voyait partout des communistes, le couteau entre les dents, menaçant les Etats-Unis d'Amérique... En 1950, le très tristement célèbre sénateur Joseph Mc Carthy occupait la scène politique. La commission qu'il présidait avait soumis des millions d'Américains à des enquêtes visant à faire la chasse aux « agents », « sympathisants » ou « militants » communistes. Un climat de peur régnait alors sur le pays. Qu'est-ce que cela a à voir avec nous ? Rien, bien entendu... Absolument rien. Et rien à voir avec ce qui précède: même s'il est considéré comme ayant purgé sa peine, le journaliste de Liberté Rabah Karèche est enfin rentré chez lui. MAKACHE. Dans cette rubrique, il y aurait d'ores et déjà pléthore. Des « makache », ce n'est pas ce qui manque, n'est-ce pas ! Mais le plus terrible, après « makache la pomme de terre » sauf à prix déraisonnable, c'est le « makache » la possibilité de voyager, et notamment pour les Algériens qui se trouvent à l'étranger et qui vivent dans l'attente de revoir les leurs, souvent dans le deuil et parfois dans la joie. Autrement, la rubrique « makache », chacun peut la compléter à sa guise. - Makache chouia liberté d'expression ! Juste un tantinet ! - Makache rahma, comme dirait l'imam nostalgique du coin ! - Makache la pitié, comme tranche le procureur ! - Makache fhama, comme le pressent... heu, qui... déjà ? - Makache... À compléter dans le défouloir privé... MAKRI BIS. Visiblement, dit le confrère de LSA, la menace du parti de Makri de se retirer de la compétition pour les municipales est un simple coup de bluff consistant à faire pression. Mais c'est un énième coup de bluff. Ou comment, en panne de ligne politique, on joue au poker à peine menteur pour acquérir le statut de chochotte. Le MSP n'a pas l'intention, on imagine, de boycotter les élections municipales. Il veut juste pousser à ce qu'on ne tienne pas compte de l'article de la loi électorale qui pénaliserait ses candidats. MACRON BIS. Décidément, le Président français, qui vit une fin de mandat plutôt périlleuse, s'érige en docteur ès démocraties à usage exportable. Après s'être immiscé dans le bunker algérien, il s'envole pour le Mali d'où il compte troquer le retrait de ses troupes par l'octroi gratuit et généreux de jugements sur le pays. Ainsi, le docteur Macron diagnostique-t-il chez les gouvernants maliens ce mal complexe : celui de diriger un pays « démocratiquement nul ». MACCARTHYSME BIS. La commission Mac Carthy qui avait jeté un climat de terreur dans les années 1950 aux Etats-Unis a fait des petits à travers le monde, du moins dans son fonctionnement. Le principe est toujours aussi efficace. Ça consiste à accuser de lourdes charges un suspect et de lui demander de démontrer son innocence. Au moment même où je te parle, ce principe sévit parfois pas très loin de chez toi... MAKACHE BIS. Oui, il reste un autre makache, mais cahin-caha, il est passé de position politique, qui vaut ce qu'elle vaut, à délit pur et simple. C'est le fameux « makache l'vote » d'antan qui exprimait l'appel à l'abstention, ce qui découle d'une analyse politique parfaitement honorable. Que Makri en vienne à rappeler que makache l'vote, on n'est pas loin ? A. M.