Le ministre de la Santé, le Pr Abderrahmane Benbouzid, a approuvé, lundi dernier, l'élargissement de la troisième dose de vaccin contre le Covid-19 à ceux qui le désirent et ayant eu leurs deux premières doses dans une durée de six mois. Après une première déclaration faite le 27 septembre dernier, soit un mois auparavant et où le ministre de la Santé avait écarté «l'introduction» d'une troisième dose de vaccin dans la campagne nationale de vaccination anti-Covid-19, soulignant que le Comité scientifique de suivi de l'évolution de la pandémie de coronavirus n'avait pas encore évoqué cette éventualité, revirement de la situation après les recommandations de l'Organisation mondiale de la santé. «Il est possible aux personnes vaccinées deux fois de recevoir un troisième vaccin au bout de 6 mois», a déclaré le Pr Benbouzid, précisant que cette dose n'est pas obligatoire et les personnes concernées peuvent se rapprocher des centres de vaccination. En effet, le comité d'experts de l'OMS a recommandé, dernièrement, d'injecter une troisième dose de vaccin anti-Covid aux personnes «modérément ou sévèrement immunodéprimées», celles âgées de plus de 60 ans, ainsi qu'aux patients ayant reçu le vaccin Sinovac ou Sinopharm. L'organisation redoute que l'immunité ne diminue après la deuxième injection de vaccin. Le ministre de la Santé avait précisé que l'Algérie dispose d'un stock de plus de 13 millions de doses de vaccins. «C'est l'occasion pour se faire vacciner pour éviter une 4e vague de la pandémie», a-t-il soutenu. C'est donc en prévision d'une quatrième vague de contamination que le Comité scientifique de suivi de l'évolution de la propagation du coronavirus a donné son aval pour cette troisième dose. Pour les immunologues, la troisième dose est préconisée pour «booster le système immunitaire des vaccinés». Concrètement, le rappel vaccinal est déjà possible aujourd'hui pour personnes âgées de 65 ans et plus, celles à très haut risque de forme grave, les personnes qui présentent des comorbidités ou qui sont sévèrement immunodéprimées. Ces personnes éligibles à la dose de rappel peuvent se la procurer chez leur médecin traitant (ou le médecin de leur choix), dans une pharmacie ou dans un centre de vaccination. Faut-il préciser que cette mesure a été déjà autorisée dans plusieurs pays du monde et en Europe notamment, puisque, depuis le mois de juillet dernier, les laboratoires Pfizer/BioNtech avaient préconisé une troisième dose de leur vaccin pour en augmenter l'efficacité, au moment où le très contagieux variant Delta provoque des flambées épidémiques en Asie et en Afrique. Actuellement, 55% d'Algériens ont bénéficié d'une vaccination, ce qui représente l'équivalent de 11 millions de personnes, loin des 70% fixés par les autorités sanitaires. Plus dans les détails, le ministre de la Santé a précisé que 31% de citoyens ont reçu la première dose et 23% la deuxième dose. Peut-on faire la 3e injection avec un autre vaccin ? Le principe de vaccination « hétérologue», c'est-à-dire effectuée avec successivement des vaccins différents, est autorisé en Europe. Plusieurs personnes l'ont déjà effectuée en Algérie sous réserve d'une décharge signée. Il s'agit surtout de personnes se rendant en Europe et qui ont choisi le vaccin d'AstraZeneca (disponible en Algérie) comme troisième dose. Les professionnels de la santé n'y trouvent aucun inconvénient, mais attendent une déclaration du Comité scientifique pour pouvoir s'exprimer sur la question. Ilhem Tir