Tout en confirmant le recul de la pandémie en Algérie, avec une nette baisse du nombre de personnes testées positives au Covid-19, ce qui a favorisé la levée de la mesure de confinement partiel à domicile, décidée par les pouvoirs publics, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abderrahmane Benbouzid, a averti hier du risque d'une quatrième vague qui pourrait survenir avant la fin de l'année en cours. «Après une troisième vague qui a été la plus difficile, nous vivons actuellement une période d'accalmie. Mais pourquoi ne s'interroge-t-on pas sur la possibilité d'une quatrième vague? Les experts la redoutent très sérieusement et l'envisagent, selon leurs prévisions, entre les mois de novembre et de décembre», s'est-il confié à la presse, en marge du lancement de la nouvelle saison des scouts de l'Association des anciens scouts musulmans algériens (SMA). Pour Benbouzid, «la seule solution à ce risque est la vaccination», jugeant le nombre d'Algériens déjà vaccinés (moins de 5 millions de personnes) «complètement en deçà des espérances», a-t-il regretté avant de révéler à cet égard que «l'Algérie dispose actuellement de plus de 10 millions de doses du vaccin et s'apprête à en recevoir 3,6 millions d'autres». Il est à souligner par ailleurs que des immunologues et des infectiologues ont mis en avant, il y a quelques jours, dans un entretien à l'APS, tout l'intérêt d'instaurer le pass sanitaire pour l'accès aux espaces et administrations publics, estimant que cette mesure était susceptible d'inciter les citoyens à se faire vacciner contre le Covid-19 et assurer, partant, une large couverture de la population contre d'éventuelles nouvelles vagues du virus. Le président du Conseil scientifique de l'Etablissement public hospitalier (EPH) de Rouiba (Alger est) et immunologue, Pr Kamel Djenouhat a été un des premiers à plaider pour l'instauration du pass sanitaire, en vue d'encourager les citoyens à se faire vacciner, la vaccination étant «cruciale» pour briser la chaîne de contamination, assurer une large couverture de la société et faire face à toute éventuelle nouvelle vague du virus. Qualifiant le relâchement face aux mesures préventives «d'attitude humaine tout à fait normale», le même spécialiste a mis en garde toutefois contre la réticence de certains citoyens à se faire vacciner en dépit de la disponibilité des vaccins, une attitude qualifiée par Pr Djenouhat «d'irresponsable en ce sens qu'elle met la société devant le risque de nouvelles vagues plus dangereuses». Pour sa part, le président de l'Association des maladies infectieuses, Dr Mohamed Yousfi a préconisé l'adoption d'une nouvelle stratégie de communication avec l'apport de spécialistes et des différents médias nationaux pour booster l'opération de vaccination qui doit être «obligatoire». Recommandant, à son tour, l'application du passe sanitaire pour l'accès aux établissements publics, Dr Yousfi a qualifié la vaccination d'attitude civique pouvant prévenir la propagation du virus.