Le Conseil de sécurité des Nations-Unies a tenu, hier, à New York, une réunion suivie de consultations à huis clos, sur la situation en Libye, au lendemain de l'annonce de la démission de l'émissaire onusien pour la Libye, Jan Kubis. Le démissionnaire Kubis, également chef de la Mission d'appui des Nations-Unies en Libye (Manul), fera un exposé lors de la réunion et devrait examiner les préparatifs des prochaines élections en Libye et les efforts diplomatiques visant à soutenir le processus de paix. Le bon déroulement des prochaines élection présidentielle et législatives est une préoccupation majeure des membres du Conseil de sécurité. La feuille de route politique adoptée par le Forum de dialogue politique libyen (LPDF) — une assemblée composée de 75 participants représentant les principales circonscriptions géographiques, sociales et politiques libyennes chargées de tracer la voie vers les élections — stipulait que les élections législatives et présidentielle devraient avoir lieu le 24 décembre. L'échéance du 24 décembre La Manul avait aussi appelé le 30 octobre dernier à «la tenue simultanée d'élections parlementaires et présidentielle libres, équitables, inclusives et crédibles le 24 décembre. Le Conseil de sécurité semble déterminé à exprimer son soutien aux processus électoraux et de paix en Libye. À cet égard, les membres du Conseil examinent une déclaration présidentielle, qui pourrait être adoptée lors de la réunion de mercredi. Si elle est adoptée, la déclaration devrait saluer le plan d'action de la Commission militaire mixte 5+5 (JMC), et la Déclaration de Paris qui appelait à la tenue d'«élections présidentielle et législatives libres, équitables, inclusives et crédibles le 24 décembre» et à la mise en œuvre de l'accord de cessez-le-feu du 23 octobre. Une démission et des interrogations L'émissaire onusien Kubis a remis mardi dernier sa démission en tant qu'envoyé spécial pour la Libye et chef de la Manul. Pour le moment, aucune information n'a été donnée sur les raisons de sa démission, le moment de son départ et sur sa succession. Le Conseil de sécurité de l'ONU s'est récemment divisé sur la question de reconfigurer la direction de la mission politique onusienne en Libye, plusieurs membres du Conseil réclamant que le poste d'émissaire soit redéployé de Genève à Tripoli. Selon des diplomates, Jan Kubis était réticent au transfert de son poste. Le retrait soudain de Kubis du dossier libyen intervient au lendemain de la clôture du dépôt des candidatures pour briguer le poste de chef d'Etat lors du scrutin du 24 décembre. Selon la Haute Commission électorale (HNEC) libyenne, 98 candidats dont deux femmes ont soumis un dossier pour l'élection présidentielle. Parmi les candidats les plus en vue, figurent notamment Seïf al-Islam al-Gueddafi, fils de l'ancien dirigeant feu Maamar Kadhafi, le maréchal Khalifa Haftar, l'ex-ministre de l'Intérieur Fathi Bachagha et le chef du gouvernement intérimaire, Abdelhamid Dbeibah. R. I./APS