À la suite du début des travaux de viabilisation d'un terrain de 6,200 hectares qui devait être loti et distribué aux citoyens, un site archéologique a été découvert à Zemmouri -el-Bahri dans l'est de la wilaya de Boumerdès. Les travaux de viabilisation ont été arrêtés et le terrain en question a été récupéré et confié au département de la Culture. Ce site est désormais sous la tutelle de l'Office national de gestion des biens culturels. À la suite de fouilles effectuées un peu plus tard par des spécialistes, des vestiges ont été découverts. Il est question de traces de restes d'habitations, des ustensiles de cuisine et d'autres vestiges. Les autorités culturelles de la wilaya ont confié à un bureau d'études, la mission d'élaborer un plan de protection du site et l'aménagement de ce site pour en faire des espaces touristiques et culturels. Bonne initiative, d'autant que la localité de Zemmouri-el-Bahri est une région à grande vocation touristique. Le manque de financement a fait que les travaux de protection – gardiennage et construction d'une clôture — n'ont pas été menés à terme. Le site est en situation d'abandon. À première vue, les aménagements touristiques et commerciaux attendront encore longtemps. En revanche, une partie de ces espaces sont devenus des décharges à ordures. Plus grave, des vestiges millénaires sont détruits par des gens qui ont érigé des constructions illicites en totale impunité. C'est ce qui ressort des débats au niveau de l'APW sortante lorsque le dossier des aménagements a été discuté avant délibération. De son côté, la Commission des affaires sociales, culturelles, religieuses et sportives de l'APW de Boumerdès, qui a suivi ce dossier, a présenté dans son rapport, son constat et ses avis. Elle a finalisé son rapport avec 11 recommandations. La recommandation numéro une est formulée ainsi : « Nécessité d'accélérer la destruction des constructions anarchiques situées à l'intérieur du site afin de faciliter la poursuite du projet.» Elle recommande, cependant, de prendre en charge les familles qui entrent dans le cadre du social. En matière de défaut de protection de ce site historique de l'envahissement, la faute incombe à l'APC de Zemmouri, la daïra de Bordj-Menaïel et la wilaya de Boumerdès. Pourtant, ces 3 institutions se sont associées le 4 juin 2021 pour mobiliser une énorme armada de gendarmes suréquipés pour démolir 146 constructions jugées illicites (Le Soir d'Algérie du 5 juin 2021). Le site sur lequel ont été érigées ces 146 bâtisses est situé à moins de 500 m du terrain du site archéologique. Certaines villas ont coûté plus d'un milliard de centimes pour finir en tas de gravats. De plus, on nous a montré, à l'époque, des documents indiquant que les 146 constructeurs ont acheté les parcelles à une famille. Le terrain en question était situé, dit-on, dans une ZET et est dans l'indivision. Les acquéreurs ne pouvaient donc obtenir, ni l'acte de propriété ni évidemment le permis de construire. Question : Si les trois institutions citées plus haut ont fait l'effort pour démolir 146 bâtisses afin de protéger une ZET implantée sur un terrain privé, pourquoi ne feraient-elles pas de même pour protéger un site historique ? Abachi L.