La quatrième édition de la foire de la figue, organisée annuellement par l'Association des producteurs de la figue de la wilaya, s'est tenue du 6 au 8 décembre 2021 au niveau de la Maison de la culture de la ville de Béjaïa avec la participation d'une soixantaine d'exposants venus des wilayas de Tizi-Ouzou, Bouira, Alger, Sétif, Touggourt et Béjaïa. Ce rendez-vous dédié à la figue et aux produits du terroir a drainé une foule de visiteurs des différentes localités de la wilaya. Si la figue a constitué la vedette majeure de l'événement, cette nouvelle édition a aussi accordé de larges espaces aux différents produits du terroir, à l'image de produits de l'artisanat traditionnel de l'huile d'olive, du miel et de produits de la ruche. Sakhi Mohamed, président de l'Association des producteurs de la figue de la wilaya de Béjaïa a déploré «une nette baisse» de la production de figues lors de cette campagne 2021. «La production de figues a considérablement chuté passant de 12 7000 qx récoltés durant les précédentes campagnes à près 110 000 qx cette saison, selon les estimations de la Chambre de l'agriculture de la wilaya. La raréfaction des pluies, les températures élevées et les incendies de l'été passé même si notre région n'a pas été touchée par les feux, ont durement impacté une meilleure production du fruit», a signalé le président de l'Association des producteurs de la figue de la wilaya de Béjaïa. Abondant dans le même sens, Kouache Kamel, apiculteur et producteur de figue de Béni Maouche a expliqué que le stress hydrique et les incendies enregistrés l'été dernier, ayant fait grimpé de plusieurs degrés la température, ont été autant de raisons à l'origine «d'un taux important d'avortement du fruit avant d'atteindre le stade de maturation ». Mezmat Hassiba, inspectrice phytosanitaire au niveau de la Direction des services agricoles de la wilaya de Béjaïa n'a pas manqué à son tour de mettre l'accent sur l'apparition de deux nouveaux insectes destructeurs à l'origine de dépérissement de figuiers. «Ces deux insectes découverts depuis deux ans détruisent totalement l'arbre fruitier et l'unique remède reste l'arrachage et l'incinération du figuier», explique l'inspectrice phytosanitaire de la DSA de Béjaïa. Dans sa déclaration au Soir d'Algérie, Sahki Mohamed, président de l'Association des producteurs de figues de la wilaya de Béjaïa regrette «l'absence de circuits de commercialisation de la figue». «Si la figue de Béni Maouche est labéllisée depuis plus de six ans, il reste que sur le terrain, rien n'est fait pour la création de circuits de commercialisation du fruit. À chaque événement agricole, ils (les pouvoirs publics) nous promettent de mettre à la disposition des producteurs des moyens appropriés pour booster notre production et améliorer la qualité de notre produit, reconnu hautement supérieur mais les engagements ne sont pas concrétisés sur le terrain», a déploré Sahki Mohamed qui est le plus grand producteur de figues de la wilaya avec plus de 1 200 figuiers dans la région de Béni Maouche. Par ailleurs, il convient de souligner que le niveau moyen de la récolte de la figue cette saison n'a pas manqué d'impacter les prix de cession du fruit établi entre 800 et 1 800 DA le kg. A. Kersani