Les impacts de la crise sanitaire ont touché presque la majorité des secteurs productifs en Algérie, entraînant une dégradation des différents marqueurs de l'économie. Pour discuter de la relance de la croissance, des chercheurs et des enseignants universitaires (économistes, sociologues, historiens) se sont rencontrés hier en mode présentiel et distanciel, pour échanger les points de vue sur les principaux leviers de la relance économique pouvant stimuler la demande et promouvoir de nouveaux investissements. Précédé d'une matinée consacrée aux expériences internationales en matière d'option de relance économique post-Covid, une réflexion qui a le mérite d'apporter des éclairages précieux quant à un état des lieux de l'économie algérienne grandement épuisée par les effets de la crise sanitaire et, de surcroît, traversant une conjoncture nationale en pleine transition, la journée a été organisée par le Centre de recherche en économie appliquée pour le développement (Cread) et la Fondation Konrad Adenauer (KAS) et a accueilli des experts et économistes venus de plusieurs régions et universités algériennes qui ont apporté leur contribution à l'édifice d'une économie qui exige, plus que jamais, la conjugaison des efforts de tous pour traverser la zone de turbulence, compliquée davantage par la crise sanitaire, une réflexion mature et des solutions sont avancées. Pour sa part, Mme Nora Beldjoudi a précisé que «cette rencontre a porté sur l'économie algérienne qui subit de plein fouet les conséquences de l'épidémie et de la crise pétrolière et fait face à une situation difficile et inédite, avec notamment la dépréciation du dinar, l'inflation, les entreprises à l'arrêt et les craintes de récession». Selon les organisateurs, les spécialistes ont synthétisé les impacts de la crise sanitaire autour de 4 dimensions. La première est observée au niveau des pertes substantielles en productivité dans les activités qui se déroulent en présentiel avec des mesures sanitaires préventives qui ont généré des coûts supplémentaires non prévus dans les prévisions des entreprises. La deuxième dimension est attribuée aux précipitations, à l'urgence des décisions des gouvernements en matière de confinement. «Toutes ces mesures sanitaires prudentielles de confinement ont impacté la baisse les volumes de production», a estimé le Pr Abderrahmane Abdou. La troisième dimension est attribuée à l'impact de la mondialisation sur les marchés intérieurs et est liée à la structure du modèle économique. Lors des débats, les scénarios qui se dessinent pour l'économie algérienne restent globalement pessimistes à très «très» court terme ; des renversements de situation peuvent se produire dans le moyen terme si l'action des pouvoirs publics est bien orientée vers les leviers pouvant avoir des effets positifs sur la relance de la croissance. Les experts ont soutenu que la relance de l'économie algérienne reste tributaire des progrès réalisés dans le domaine de la vaccination. Certains ont abordé le sujet de la relance de la croissance dans une économie mondiale marquée par des tensions sur certains facteurs de production et par des augmentations des prix. De son côté, le Pr Belmihoub a estimé que les problèmes de l'économie algérienne étaient d'ordre structurel, estimant qu'il y a un besoin d'investissement de 100 milliards de dollars et une inflation de l'ordre de 9% pour l'année 2021. Ilhem Tir