Le fric permet tout. On peut tout acheter, tout louer. Si on arrive à louer un ventre pour la gestation pour autrui, quid alors d'une cellule de prison ! C'est ça que vient de faire le Danemark. Le pays nordique vient de signer avec le Kosovo une déclaration d'intention l'autorisant à y envoyer 300 détenus. Prix de la location des trous kosovars : 15 millions d'euros annuel. Cet accord entre les deux gouvernements devra être soumis aux Parlements respectifs avant d'être entériné. Il s'agit donc d'une sorte de location de cellules de prison mais pas pour n'importe quels prisonniers. On y écrouera les condamnés à l'expulsion après avoir purgé leur peine. Ce sont tous des ressortissants étrangers, Turcs, Pakistanais ou Somaliens pour l'essentiel. L'établissement pénitentiaire kosovar, un bunker ceint de miradors, se situe à Gjilan, à une cinquantaine de km de la capitale Pristina. Un établissement qui, à l'instar d'autres prisons kosovares, fait l'objet de plaintes pour mauvais traitements et violences à l'encontre des prisonniers comme le souligne un rapport du département d'Etat américain. Les Danois entendent ainsi désengorger leurs prisons en expulsant leurs détenus étrangers. Avis aux indésirables : «Votre avenir n'est pas au Danemark et vous ne devez donc pas y purger votre peine», déclare le ministre de la Justice danois. Une façon de préserver le modèle pénitentiaire danois en le réservant aux nationaux et aux étrangers qui se sont intégrés. Il faut dire que le Danemark possède un modèle carcéral unique en son genre. Des prisons ouvertes sont destinées à ceux qui purgent des peines inférieures à 5 années. Des établissements sans hauts murs ni miradors, ni barreaux aux fenêtres, où les détenus ne sont enfermés dans leur cellule que la nuit. Les condamnés peuvent donc circuler librement entre les bâtiments de la prison dans la journée, se préparer leurs repas, recevoir leur famille une journée entière le week-end, faire du sport ou pratiquer leur religion lorsqu'ils ne travaillent pas. La location de cellules à l'étranger a déjà été pratiquée dans le passé par la Norvège et la Belgique qui avaient expédié certains de leurs prisonniers aux Pays-Bas. A. T.