L'Algérie a enfin dépassé le pic de la quatrième vague. Cependant, avertit le professeur Reda Djidjik, il y a certes une décrue des contaminations mais nous ne sommes pas encore à l'abri d'un rebond ou d'un autre sous-variant. Le chef de service d'immunologie du CHU de Beni Messous appelle à la prudence car, dit-il, «on ne sait pas encore comment vont réagir les sous-variants au sein d'une population non vaccinée comme la nôtre». Salima Akkouche – Alger (Le Soir) – Le nombre de nouveaux cas de Covid-19 enregistré par jour a considérablement baissé. Oui, il y a toujours des hospitalisations et des personnes en réanimation mais leur nombre n'est pas important. Et, actuellement, il y a de moins en moins de personnes admises à l'hôpital. Sommes-nous proches de la fin de la 4e vague? Personne ne peut prédire la fin de la quatrième vague, affirme le professeur Reda Djidjik. «On parle d'une décrue mais nous ne sommes pas à l'abri d'un nouveau rebond ou d'un sous-variant qui va maintenir encore de nouveaux cas et ça peut repartir à la hausse à tout moment. Donc, il faut attendre les semaines à venir pour vérifier tout ça», a expliqué le chef de service immunologie du CHU de Beni Messous au Soir d'Algérie. Peut-on espérer que les éventuels futurs sous-variants seront tout aussi moins virulents que l'Omicron BA1? «Nous savons que les sous-variants sont plus contagieux mais peu virulents mais nous ne sommes pas à l'abri d'un sous-variant qui peut être plus virulent», estime le professeur Djidjik. Selon lui, il existe une hypothèse qui dit qu'avec l'Omicron et ses sous-variants on arrivera à une immunité dans quelques semaines et probablement même à la fin de la pandémie et l'arrêt de la transmission. «J'espère que cette hypothèse se révélera juste et qu'il n'y aura pas d'autres surprises», déclare cet immunologue. Avec la forte propagation du variant Omicron et le nombre important de citoyens contaminés peut-on donc dire que nous avons atteint une immunité naturelle ? Selon cet expert, «nous sommes en train de faire une immunité naturelle post-infection, mais, j'espère qu'elle sera totale et permettra d'arrêter la transmission du virus. Nous voulons arriver à ça, mais on verra bien». Et la vaccination alors, ne sert-elle plus ? La vaccination reste nécessaire et toujours d'actualité, affirme le professeur Djidjik. D'ailleurs, rapporte-t-il, les principaux travaux en Europe et aux Etats-Unis ont démontré l'intérêt de la troisième dose, à savoir les personnes qui ont fait la troisième dose sont mieux protégées contre le variant Omicron que les personnes ayant fait deux doses ou aucune dose. La troisième dose rehausse l'immunité pour se défendre contre le nouveau variant Omicron. Le problème, alerte-t-il, nous ne savons pas comment vont réagir et agir ces nouveaux variants dans une population non vaccinée comme la nôtre. C'est pour cela qu'il faut rester très prudent. S. A.