Un �mauvais� vent souffle sur les gestionnaires des structures sanitaires de la wilaya de Bordj-Bou-Arr�ridj, � telle enseigne que le ministre de la Sant� a diligent� une �quipe d�inspecteurs pour faire toute la lumi�re sur le dossier sant� publique qui, para�t-il, souffre d�une mauvaise gestion, voire d�un laisser-aller grave depuis plus de 10 ann�es. Cette mauvaise gestion entra�ne dans son sillage la souffrance de milliers de malades. Autant dire que les usagers de l�h�pital de Bordj-Bou-Arr�ridj ont subi de plein fouet le no man�s land sanitaire. En effet, selon des sources cr�dibles, le ministre de la Sant� ainsi que les autorit�s locales ont �t� destinataires d�un m�moire circonstanci� et tr�s accusateur dans lequel il fait ressortir une gestion hasardeuse et des faits particuli�rement anormaux de gestion dont certains sont susceptibles de rev�tir une qualification p�nale. La gen�se de cette affaire est en train de prendre les atours d�un mauvais roman policier. Le 12 septembre 2006, une enveloppe budg�taire de l�ordre de 1 milliard de centimes a �t� d�gag�e pour une op�ration d�am�nagement d�une unit� sanitaire � la da�ra de Mansourah. Le m�me projet d�am�nagement est r��valu� � 6 milliards de centimes le 9/12/2007. En d�finitive, le lancement de la structure sanitaire a �t� conclu � 9 milliards de centimes, selon le rapport de l�inspection portant ��tude de la r�alisation d�une extension d�une unit� sanitaire � Mansourah�. Cette derni�re a �t� r�alis�e par d�tournement, puisque � l�origine c��tait une op�ration de mise � niveau des unit�s sanitaires de la wilaya dont le montant d�gag� �tait suffisant, sans pour autant faire appel � des avenants. �Nous signalons toutefois que l�entreprise qui a b�n�fici� du march� a accept� la r�alisation de l�unit� sanitaire � 88 millions de dinars. L�on se demande comment un contrat initialement conclu � 60 millions de dinars passe � 88 millions dinars ? De plus, les travaux suppl�mentaires de la deuxi�me tranche s��l�vent � 3 milliards de centimes : il est clair qu�il y a eu un d�passement de cr�dit grave. D�ailleurs, le comit� des march�s de la wilaya l�a rejet� le 8/01/2008 et l�entrepreneur en question a d�pos� une plainte aupr�s du procureur du tribunal de Bordj-Bou- Arr�ridj. En 2007, � Bordj- Ghedir, le DDS de l��poque avait pris l�initiative de construire un h�pital de 60 lits dont le co�t �tait de 7 milliards 500 millions. Ce dernier est � l�arr�t par ODS d�arr�t notifi� en 2008 par les services de la planification de la wilaya, y compris le rejet de la demande de r��valuation car cette op�ration ne figure pas dans la nomenclature. Elle n�avait jamais �t� inscrite. Sur un autre plan de la mauvaise gestion, l�h�pital de Medjana a fait l�acquisition d��quipements m�dicaux de plusieurs milliards de centimes, et ce, depuis trois ans. Ces �quipements m�dicaux sont encore emball�s dans des cartons. Le feuilleton sant� publique ne s�arr�te pas l�. A la pharmacie de l�h�pital Bouzidi, il y a un manque de m�dicaments et de mat�riel orthop�dique �valu� � 3 milliards de centimes. Le responsable du service en question s�est arrang� pour que le disque dur de l�ordinateur soit bousill�, afin de ne pas le contr�ler et de justifier le manque, une mani�re de ne laisser aucune trace. Aussi, lors d�un contr�le de routine en juin 2010, par les inspecteurs, ces derniers constatent avec stup�faction une v�ritable anarchie dans la gestion du personnel : sur 136 m�decins, seuls 82 sont en activit�, soit 39,70% de m�decins se trouvent en r�cup�ration. S�agissant du personnel param�dical : sur 308, seuls 181 sont en exercice, le reste se trouve aussi en r�cup�ration soit 41,23%. Cette d�perdition des ressources humaines repr�sente des milliers d�heures de travail perdues et des millions de dinars vers�s d�une mani�re complaisante. S�ajoute � cela la prise en charge sur le plan restauration de trois malades/jour co�tant � l�h�pital de Medjana 1 milliard 200 millions de centimes pour une ann�e. Concernant la r�partition des professionnels, il y a des zones sous-dot�es en m�decins. Le manque se situe dans les zones enclav�es, dont l�h�pital le plus proche est � 1 heure 30 minutes de la ville. En tout �tat de cause, si la sant� occupe une place de plus en plus grande dans la soci�t�, l�h�pital appara�t de moins en moins au centre des priorit�s. Mis en cause par les malversations, la mauvaise gestion, aussi dans ses r�sultats, ses manques de performances, son incapacit� � prendre en compte les nouvelles demandes de soins exprim�es, sa difficult� � travailler avec les autres acteurs de sant�, l�h�pital voit sa place contest�e. Son propre personnel doute, se d�motive.