Plus d'une centaine de greffiers ont tenu, hier, un rassemblement devant le tribunal de la rue Abane-Ramdane. «Non à la hogra, non à l'humiliation, ministère de la Justice», «Peu de justice pour les travailleurs de la justice», «Nos revendications sont purement socioprofessionnelles et rationnelles. Alors soyez professionnels». Les pancartes sont écrites en arabe et placardées par les greffiers sur les murs des immeubles et les grillages de la mosquée sise en face du tribunal de la rue Abane-Ramdane. Là, ces fonctionnaires de la justice ont tenu, hier encore, un rassemblement pour protester contre leurs conditions socioprofessionnelles. La promulgation de leur statut particulier, l'augmentation de leurs salaires et la dissolution du syndicat actuel jugé peu représentatif de la corporation sont, entre autres, les revendications évoquées par les greffiers en sit-in devant le tribunal. Ils étaient plus d'une centaine à protester. «Nos salaires varient entre 17.000 et 25.000 DA. Ceux des magistrats peuvent aller jusqu'à 140.000 DA», précise une greffière qui perçoit cela comme une injustice. «On veut que ce syndicat soit dissous. Il ne représente personne», ajoute un autre greffier. La grève entamée, qui s'est élargie au fil des jours à l'ensemble des wilayas du pays et ainsi au trente-six cours, a été à l'origine de plusieurs reports d'audiences. «J'avais une audience aujourd'hui (hier, Ndlr). Ils m'ont remplacée par un huissier de justice. Ce n'est pas normal, l'audience doit être annulée», explique une greffière. Entamé mercredi dernier, le mouvement de protestation souffle désormais sur toutes les villes du pays. A Bouira également, les protestataires sont déterminés à poursuivre leur débrayage. Les grévistes de Bouira ont élaboré un communiqué dans lequel figurent quelque quatorze revendications.