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R�flexion
Anciennes mises en garde
Publié dans Le Soir d'Algérie le 09 - 04 - 2011


Par Nour-Eddine Boukrouh
On peut avoir pens� � la lecture de ce que j�ai �crit derni�rement sur le despotisme qu�il m�a �t� inspir� par l�actualit�, et que je l�ai peut-�tre abusivement �tendu � notre pays. Eh bien non ! Sans pr�tendre �tre Nostradamus, Raspoutine ou un �chouaf�, ni me faire passer pour un ancien moudjahid, je l�ai fait il y a trente ans, avec les m�mes accents et les m�mes mots, � une �poque o� il n��tait pas facile d�y faire m�me allusion.
Je pr�sumais m�me de la r�action des peuples. Il ne m�avait manqu� que d�ajouter � la liste des noms cit�s ceux de Kadhafi et d�Abdallah Saleh. Quant � Ben Ali et � Moubarak, ils n��taient pas encore au pouvoir. Voil� en substance ce que j��crivais dans �L�Alg�rien et le sens du monde�, un article paru dans El-Moudjahid du 15 avril 1981 : �L�euphorie des premi�res ann�es de l�ind�pendance pass�e, et en butte � une r�alit� d�ann�e en ann�e plus difficile, les peuples de l�h�misph�re sud supportent de moins en moins le �droit divin de mal gouverner� de leurs dirigeants, ayant fini par comprendre la vanit� des personnes, et par contre- coup la n�cessit� d�institutions �capables de survivre aux �v�nements et aux hommes�. Echaud�s par l�exp�rience du culte de la personnalit�, de l�homme providentiel ou de la pr�sidence � vie, ayant appris � leur d�triment qu�un chef d�Etat pouvait ne se trouver �tre qu�un d�ment ou un sinistre bandit, persuad�s enfin que �l� o� un homme est beaucoup, le peuple est peu de chose�, ils abattent qui son Shah, qui son Somoza, qui son Bokassa. Le Tiers-Monde, qu�on n�a pas sans raison appel� la �zone des temp�tes�, aspire � la paix civile, � la stabilit� politique, au d�veloppement r�el. Il aspire au discours public sens�, � l�exemple irr�prochable, � la gestion �clair�e. L�Alg�rie, qui a su se pr�server de bon nombre de calamit�s devenues la marque principale du Tiers-Monde, a certes connu la d�magogie mais n�est pas tomb�e dans la d�mence ; elle a fait l�exp�rience du c�sarisme, mais s�est ressaisie � temps�� Le mot �c�sarisme �, s�il �tait n�cessaire de le rappeler, vient de C�sar et d�signe la tyrannie. Quatre ans jour pour jour avant l�explosion d�Octobre 1988, je revenais sur le sujet dans �Notre triangle des Bermudes� paru dans Alg�rie-Actualit� du 4 octobre 1984 o� je disais, en parlant de nous : �L�influence des hommes a pes� d�un poids trop lourd sur les affaires de la nation � toutes les �chelles. La plus grande faute que l�on ait commise dans ce pays a �t� de m�conna�tre dans la pratique un postulat fondamental dans la vie des nations : les principes sont plus sacr�s que la vie d�un homme ou d�un groupe d�hommes. Si la pr��minence qui doit en toutes circonstances revenir aux principes, aux valeurs, aux id�es, aux lois, est d�volue � la seule personne des hommes, rien ne pourra emp�cher que tout le �syst�me� soit grev� de leur marque propre et, partant, de leurs erreurs� Ce sont les �difices b�tis sur de telles confusions qui sont les plus prompts � s��crouler. Ce sont les nations qui confient leurs destin�es aux principes et aux lois qui perdurent�� Bien s�r, il fallait envelopper tout cela dans le la�us qui rendrait possible la publication de l�article, celui-l� et tous les autres. On m�en a tellement refus�, et aucun de ceux que j�ai �crits entre 1970 et 1989 n�a �t� publi� tel que je l�avais propos�. Il fallait dire des amabilit�s du Pr�sident, citer la Charte nationale, affirmer que les options socialistes �taient les meilleures, et veiller � ce qu�aucune personnalit� au pouvoir ne s�estime vis�e. C��tait surtout la t�che du r�dacteur en chef ou du directeur de la publication. Il fallait louvoyer, guetter l�occasion, saisir l�opportunit� d�un �v�nement ou d�un discours� Parfois, je retrouvais en achetant le journal des paragraphes qui n��taient pas de moi, ou le titre carr�ment chang� comme ce fut le cas pour �Le socialisme de la mamelle� publi� le 10 octobre I985 dans Alg�rie-Actualit�. Ce n��tait pas le titre que j�avais donn� � l�article, quoique l�expression figur�t dans le corps du texte. Je l�avais intitul�, pour la petite histoire, �Le parti et son ombre�. En plus, il est sorti un mois apr�s son d�p�t. C��tait cela ou rien, car je n��tais pas journaliste et �crivais b�n�volement. Ce n�est pas comme aujourd�hui o� la presse est libre, et o� les titres se comptent par dizaines. Je n��tais qu�un citoyen, sans aucun titre pour parler des affaires publiques. Seul le Pr�sident pouvait parler � la nation ou au nom de la nation. Moi, j�essayais d�arracher le droit de parler de mon pays. Une anecdote : un jour, j�ai pass� une demi-journ�e dans le bureau de M. Noureddine Na�t Mazi, le tout-puissant directeur g�n�ral d� El-Moudjahid, � n�gocier avec lui mot par mot l�article qui para�tra fortement d�natur� le lendemain sous le titre de �Le Kh�chinisme� (17 octobre 1979). C��tait le second d�une s�rie d�articles qui en comptait cinq, mais le patron du journal n�avait pas accept� d�aller au-del�. Pour lui, ce n��tait tout simplement pas concevable. Le premier (�Le g�nie des peuples�), sorti une semaine plus t�t, lui avait �chapp� car le r�dacteur en chef, le regrett� Kamel Belkacem (avec qui je l�avais �prement n�goci� bien s�r), avait pris la d�cision de le publier sans se r�f�rer � lui. D�ailleurs, le surlendemain de la parution, M. Na�t Mazi faisait sortir une longue r�ponse � mon article. Il y disait notamment : �Je voudrais me garder de porter sur les propos de M. Boukrouh un jugement manich�en qu�il ne m�rite pas du reste : beaucoup de points soulev�s par son auteur, beaucoup de th�ses qu�il avance sont fort exacts, mais dans la mesure aussi o� l�on se d�fend d�en tirer des g�n�ralisations qui risquent d��tre abusives� Et c�est pr�cis�ment en ce sens que l�article de M. Boukrouh, malgr� toutes ses qualit�s de franchise, de r�flexion s�rieuse, de refus de toute d�magogie, malgr� le fait que � je le r�p�te � j�en approuve bien des termes, a provoqu� en mon esprit une impression d�incomplet, d�unilat�ral, c�est-�-dire d�inexact, pour ne pas utiliser le mot de tendancieux�� On le comprend, l�honorable directeur devait rassurer en �haut lieu�. Dix ans plus tard, le 18 mai 1989 exactement, une nouvelle passe d�armes publique nous opposait. Mais cette fois, les r�les �taient invers�s. En effet, M. Na�t Mazi avait publi� dans son journal une �opinion� sign�e de lui, et moi je m�en prenais tout bonnement � cette opinion, c�est-�-dire directement � lui. Malgr� tout, il eut l��l�gance de publier int�gralement, cette fois, mon point de vue, se contentant de l�accompagner d�une r�plique commen�ant ainsi : �Et voil� que je retrouve M. Noureddine Boukrouh ! Nous avions d�j� eu l�occasion, il y a tout juste dix ans, en octobre 1979, d��changer publiquement des avis diff�rents � propos du �g�nie du peuple alg�rien�. Une d�cennie plus tard, il n�a pas chang� et professe � quoiqu�avec beaucoup plus de virulence � les m�mes id�es. J�aurais bien mauvaise gr�ce � lui en tenir rigueur. Ce serait plut�t le contraire, car j�ai moi-m�me une sainte horreur des �retournements de veste�, de l�hypocrisie et des masques ! Avec lui, les choses sont claires et l�on sait parfaitement � quoi s�en tenir�� Ce sont je crois les deux seules fois o� le directeur de l�unique quotidien francophone gouvernemental a comment� les �crits de quelqu�un. La plupart des patrons de presse actuels et les journalistes qui ont travaill� sous son magist�re savent qui �tait et ce qu��tait M. Na�t Mazi : un seigneur, au sens moral et professionnel du terme, qui se retirera ensuite avec panache de la vie publique. Revenons au despotisme. J�en ai trait� une autre fois dans �L�obligation des vivants�, un article sorti le 6 d�cembre 1984 dans Alg�rie-Actualit�o� j��crivais : �Que de millions de vies humaines ont �t� sacrifi�es sur l�autel de l�erreur par des dirigeants qui, se trompant sur l�art de gouverner ou de conduire les r�volutions sociales, ont �Polpotis� � leurs peuples � coups de sabre. L��re des �za�ms�, des �Guides� et des �Petit p�re de la nation� n�est malheureusement pas close sur cette terre o� l�on voit encore se lever des hommes leurr�s se pr�parant � fourvoyer leur peuple dans des aventures comme celles qu�ont connues les peuples d��gypte, de Guin�e, ou du Chili.� Les id�es que je brasse actuellement, on s�en rend compte, je les ai pour la plupart brass�es dans le pass�. Ce qui les rend plus compr�hensibles aujourd�hui, c�est le contexte, ce sont les exemples vivants qui s�offrent � l�observation de tous. Mais � l��poque, je les formulais sans qu�elles aient � quoi s�accrocher. Aussi se pr�sentaient-elles la plupart du temps comme des sp�culations irritantes ou des supputations irrespectueuses. La tendance g�n�rale dans les ann�es 1970 et 1980 �tait � la b�atitude, � la certitude que nous �tions un grand pays, un peuple fait pour les miracles, et que nous �tions partis pour devenir le Japon de la M�diterran�e. Je vous assure, on le disait au plus haut niveau de l�Etat, et beaucoup l��crivaient dans la presse et les livres, ou le disaient fi�rement et fi�vreusement � la t�l�vision. A leurs yeux, j��tais un blasph�mateur, un d�nigreur, car je m�inscrivais en faux contre ce qu�ils croyaient sinc�rement. J�osais �crire en effet : �Il faut craindre le jour o� il n�y aura plus rien � dire, o� aucune �pith�te ne conviendra pour traduire les formes de scepticisme ou de d�sespoir ressenti, o� personne ne pourra plus rien reprocher � personne, o� la force de l�inertie aura eu raison de la derni�re �nergie� Notre pays est pass� par une p�riode de �delirium tremens� dont nos repr�sentations mentales sont sorties profond�ment affect�es. Nous en gardons encore des s�quelles. Durant cette p�riode, nous nous sommes imagin�s devenus la Prusse de la M�diterran�e. Nous avons pens� que la prosp�rit� d�finitive n��tait qu�� quelques barils de p�trole, juste � la sortie du deuxi�me plan quinquennal. Nous avons compris la notion d�ind�pendance nationale comme autant d�ind�pendances qu�il y avait d�individus. On s�est gonfl� la gandoura, on s�est mont� le bourrichon, � tel point que nous avons bascul� dans la m�galomanie. C�est ainsi que nous nous sommes inconsciemment (?) corrompus. Entre l��picurisme de quelques hauts responsables et le freudisme de beaucoup de dirig�s, un modus vivendi s�est de lui-m�me �tabli, selon lequel la richesse nationale �tait � partager en fonction de modes d�appropriation particuliers � chaque cat�gorie.
C��tait presque de la rapine concert�e. Mais prudence ! Lorsqu�on �voque la corruption, on a souvent tendance � l�assimiler � l�argent et � lorgner du c�t� des seuls �grands�. Ce serait ignorer ou oublier que la corruption la plus grave est celle de l�esprit, celle qui dilue tout sens de la chose publique, tout esprit civique, toute conscience nationale. Celle-l� demeure, subsiste, m�me lorsque l�argent n�est pas en cause. Ensuite, la corruption de monsieur Tout-le-monde n�est pas moins nocive, au contraire, car elle s�insinue partout et en tout, entache la moindre des relations sociales � tous les niveaux, dans tous les domaines. Si quelques-uns de ces �grands�, effectivement, ne se sont pas appauvris en conduisant le �grand �uvre� du d�veloppement, beaucoup de �petits� n�ont pas h�sit� non plus � rafler tout ce qui pouvait leur tomber sous la main : b�n�fices indus, salaires imm�rit�s, agiotages et traficotages de toutes sortes� Le capital de beaucoup d�entreprises est ainsi pass� dans les ventres, et c�est � peine si les meubles n�ont pas �t� rong�s. Le manich�isme n�est pas de mise. La responsabilit� incombe aux �grands� tout autant qu�aux �petits�. Les renvoyer dos � dos reviendrait � continuer les petits jeux dans lesquels la langue de bois excelle. Le choix du coupable n�est pas non plus � faire entre le �syst�me� et les hommes, si tant est que l�on puisse s�parer le premier des derniers, et l�habit du moine.� (�Notre triangle des Bermudes�). Dans la derni�re s�rie d�articles, j�ai parl� aussi du marasme psychologique, �conomique et politique dans lequel patine pr�sentement notre pays. Les questions que je posais, je les avais d�j� pos�es en 1981 dans �L�Alg�rien et le sens du monde� : �Sommes-nous par exemple assur�s que plus jamais nous ne conna�trons la domination sous une forme ou une autre ? Sommes-nous appel�s � jouer un r�le dans la r�fection du monde, ou devons-nous attendre qu�il soit refait pour le subir une fois de plus ? Poser en ces termes le probl�me de notre sort dans le monde du troisi�me mill�naire n�est pas d�tourner l�attention d�autres probl�mes, plus urgents ceux-l�, nous ne l�ignorons pas, ce n�est pas compliquer une affaire d�j� fort complexe, celle de la n�cessaire �dification nationale, mais c�est tenter de situer notre marche par rapport � un processus d�j� en marche, celui de la r�alisation du Sens du monde. Il y aurait, aux dires d�un penseur, deux mani�res de consid�rer les choses qu�il a appel�es la �perspective de l�aigle� et �la perspective de la grenouille� : si le premier a la facult� de saisir et le d�tail et l�ensemble, la seconde est condamn�e � ne saisir qu�une partie des choses, du fait pr�cis�ment de son angle de vue. Consid�r�s donc de haut, quel sens prenons-nous, nous, nos �uvres, nos valeurs, nos buts ? Quelle place avons-nous dans le sens g�n�ral de l��volution ? Quel est notre message, que proposons-nous aux autres ? O� est la pens�e alg�rienne qui se pr�occuperait de tout cela ? Le terrain que n�occupent pas la r�flexion, la recherche et l��tude est n�cessairement occup� soit par l�ignorance d�magogique soit par la �suggestion �trang�re�, ou par les deux � la fois. Et lorsque dans un pays ces deux esp�ces sont souveraines, il s�instaure dans l�esprit g�n�ral une telle confusion qu�on ne sait plus o� l�on va, ni ce que l�on fait, ni quel sens ont les mots ou la vie elle-m�me. Le monde dans son organisation actuelle travaille � son propre d�passement. Les philosophies en cours dans le monde font banqueroute. Avec quel viatique l�humanit� du troisi�me mill�naire entamera-t-elle sa nouvelle aventure ?� Par �sens du monde�, j�entendais ce qu�on appelle aujourd�hui la �mondialisation�. Dans le m�me article je citais, pour faire ressortir la responsabilit� du pouvoir dans la situation g�n�rale, une pens�e d�Ibn Khaldoun o� il disait : �Tout d�pend du gouvernement. Quand celui-ci �vite l�injustice, la partialit�, la faiblesse et la corruption, et qu�il est d�cid� � marcher droit, sans �cart, alors son march� ne traite que l�or pur et l�argent fin. Mais que l�Etat se laisse mener par l�int�r�t personnel et les rivalit�s, par les marchands de tyrannie et de d�loyaut�, et voil� que la fausse monnaie seule a cours sur la place.� On ne peut pas avoir bien vu il y a trente ans, et avoir tort aujourd�hui : si nous ne nous r�veillons pas maintenant, ce printemps, cette ann�e, en consid�ration de ce qui se passe dans le monde et des exemples qui s��talent sous nos yeux, je crains qu�il ne soit trop tard lorsque nous nous serons enfin r�veill�s.


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