Outr�e ! Le mot n�est certainement pas assez fort pour d�crire la r�action de Louisette Ighilahriz. Contact�e pour r�agir aux propos de Yacef Sa�di, Ighilahriz, qui venait de prendre connaissance des propos rapport�s par un confr�re arabophone, s�est dit choqu�e. �Je ne comprends pas ces attaques mais je ne suis pas �tonn�e que cela vienne de Sa�di. Il est dangereux�, dit-elle. Ajoutant : �J�ai des preuves de ma participation � la guerre. J�ai �t� bless�e lors de la grande bataille de Chebli. Ghssier Mohamed qui �tait � mes c�t�s est toujours vivant. Beaucoup de t�moins habitant le village peuvent t�moigner. On ne m�a tout de m�me pas emprisonn�e pour des prunes.� Sans m�cher ses mots, Louisette Ighilahriz se dit �sereine� mais promet de ne �rien l�cher�. Elle poursuit : �je vais le poursuivre, il perdra. A l�avenir, il devra tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant d�oser parler. C�est tout de m�me impossible.� Ighilahriz a confirm� hier qu�elle comptait contacter au plus vite son avocat pour �attaquer en bonne et due forme Sa�di�. Elle dit �tre en mesure de se d�fendre et d�apporter la preuve que les propos de Sa�di ne sont que des all�gations. �Moi, j��tais � la Wilaya IV tandis que lui �tait au niveau de la Zone autonome d�Alger. Comment peut-il affirmer ne m�avoir jamais vue en activit� ? Je d�tiens des preuves. Des �crits de Florence Beauget et de Raymond Cloarec.� Louisette Ighilahriz s�est illustr�e depuis des ann�es par son combat pour qu��clate la v�rit� sur la torture durant la guerre de lib�ration. Dans un article du Monde puis dans un livre intitul� Alg�rienne, publi� en 2001, Louisette Ighilahriz avait racont� les s�vices qu�elle avait subis, de fin septembre � d�cembre 1957, dans l�un des baraquements de la 10e division de parachutistes du g�n�ral Massu, � Alger. Un an plus tard, � l�occasion d�un d�bat sur une cha�ne fran�aise, consacr� � la guerre d�Alg�rie, le t�moignage d�Ighilahriz �tait violemment contest� par le g�n�ral Schmitt qui qualifiait son r�cit de �tissu d�affabulations et de contrev�rit�s�. Le proc�s qui avait oppos� les deux protagonistes avait �t� une v�ritable �preuve pour l�ancienne militante qui confessait : �Oui, j�ai subi des actes innommables de la part de Graziani. Oui, il m�a viol�e et quarante-cinq ans apr�s, je n�en dors plus. Il a bris� ma vie ! Alors, �tre trait�e de menteuse par M. Schmitt, c�est tr�s dur, je n�en peux plus !� Elle se retrouve aujourd�hui au c�ur d�une pol�mique qu�elle �tait assur�ment loin de soup�onner.