De notre bureau de Bruxelles Aziouz Mokhtari Depuis, au moins, le jasmin de Tunis, le centre de gravit�, au sens grave du terme, a boug� en Europe. Il ne se situe nulle part ailleurs qu�en M�diterran�e, en mer d�Ulysse, celle de Ra�s Hamidou et, h�las, de Moubarak, Ben Ali, Gueddafi et tant d�autres dictateurs de la grande bleue. Beaucoup d��v�nements majeurs s�y d�roulent. La Gr�ce en quasi faillite g�n�rale, suivie de pr�s par l�Espagne et le Portugal dans le palmar�s des pays � l�avenir incertain, noir ; les �volutions en dents de scie en �gypte et en Tunisie ; l�issue en Libye o� l��quation est � plusieurs inconnues (seul le d�part une main devant et une main derri�re de Gueddafi est �crit, certain). A quelques miles, la situation n�est gu�re plus reluisante, ni plus claire. Syrie, Isra�l, Ghaza, Ramallah, Liban, Golan, tout est imbrigu�, li�, inextricable. Les peuples devenus plus citoyens que consommateurs ne gobent plus les mensonges et les contre-v�rit�s. Des signes avant-coureurs indiquent des bouleversements d�ampleur inimaginable en mer M�diterran�e. Exemples pris dans le tas. En Isra�l, les gens refusent, tous les sondages l�indiquent, la feuille de route guerri�re, anti-Etat palestinien de B. Netanyahu. Les Isra�liens veulent d�sormais la paix. En �gypte, les citoyens de ce pays, ils m�ritent, d�sormais, l�appellation, somment les militaires de ne pas trop s�attarder au pouvoir. lls exigent de la grande muette un calendrier pr�cis pour les �lections � tous les niveaux. A quelques pas de chez nous, les Tunisiens s�appr�tent � traduire en justice le couple Ben Ali-Trabelsi et les Libyens � se d�faire de Gueddafi. Seule certitude, pour le moment, elle est d�ordre philosophique et c�est Voltaire qui nous l�enseigne : �Je ne puis penser que cette horloge existe et n�ait point d�horloger�. Plus simple : �Ma yesslak ghir touil la�mar� (ne trouvera le salut que celui qui est destin� � vivre longtemps). Et pour vivre longtemps, il faut engager des r�formes. S�rieuses. D�chirantes. Bouleversantes