Les troupes syriennes ont bombard� � l'artillerie lourde une localit� en proie � la contestation et tu� trois personnes, � quelques heures de l'expiration hier d'un ultimatum de la Ligue arabe sommant le r�gime de cesser la r�pression de la r�volte populaire. Dans le m�me temps, de plus en plus de voix s'�levaient pour mettre en garde contre une guerre civile dans le pays. L'arm�e syrienne, charg�e de r�primer la contestation, a p�n�tr� � Chezar, dans la r�gion de Hama (centre), apr�s l'avoir bombard�e � l'artillerie lourde. �Elle a ensuite proc�d� � une campagne de perquisitions�, selon les Comit�s locaux de coordination (LCC), un groupe chapeautant les contestataires. Un civil a �t� tu� lors des perquisitions dans un autre secteur de la r�gion de Hama, et deux militaires ayant fait d�fection ont p�ri dans des affrontements avec les soldats dans la r�gion de Homs (centre), selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), bas� au Royaume- Uni. Ces nouvelles violences surviennent au lendemain de la mort de 15 civils, dont deux enfants, tu�s par les forces de s�curit� qui ont tir� pour disperser des manifestations appelant � la chute du r�gime dans plusieurs villes, ont pr�cis� les LCC et l'OSDH. Le r�gime du pr�sident Bachar al-Assad n'a pas officiellement r�pondu aux injonctions de la Ligue arabe qui lui a donn� mercredi trois jours pour cesser la r�pression des civils sous peine de sanctions �conomiques, apr�s avoir suspendu la Syrie des travaux de l'organisation. Selon une source aupr�s de la Ligue arabe, qui a son si�ge au Caire, le d�lai accord� au r�gime expirait hier � minuit (22h GMT). Le secr�taire g�n�ral adjoint de la Ligue arabe, Ahmed ben Hilli, a d�clar� que l'organisation panarabe publierait un communiqu� dans la journ�e, sans autre pr�cision. Vendredi, la Ligue arabe a dit examiner une demande syrienne de modifications � sa proposition d'envoyer � Damas une d�l�gation de 500 observateurs pour s'assurer de la s�curit� des populations civiles. Les pays arabes reprochent au gouvernement syrien de ne pas respecter, contrairement � sa promesse, le plan de sortie de crise arabe qui pr�voit la fin des violences, le retrait des troupes des villes, la lib�ration de milliers de d�tenus et l'envoi d'observateurs arabes sur le terrain. Face � la recrudescence des violences, les Etats-Unis, la France, la Turquie mais aussi l'Iran ont dit craindre une �guerre civile� en Syrie alors que les attaques de militaires dissidents se multiplient parall�lement aux manifestations pacifiques. La secr�taire d'Etat am�ricaine, Hillary Clinton, a �voqu� la possibilit� d'une �guerre civile, avec une opposition tr�s d�termin�e, bien arm�e et finalement bien financ�e�. L'Arm�e syrienne libre (ASL), qui regroupe des soldats insoumis, a intensifi� son action ces derni�res semaines, menant des attaques � la roquette contre des centres des services secrets et du parti au pouvoir. Le chef de la diplomatie fran�aise, Alain Jupp�, a appel� l'opposition syrienne � �viter �le recours � l'insurrection arm�e�. Les Etats-Unis, l'Union europ�enne et la Turquie ont dit pr�coniser une accentuation des sanctions. Paris, Berlin et Londres veulent pr�senter au Comit� des droits de l'Homme de l'Assembl�e g�n�rale de l'ONU une r�solution condamnant la r�pression et un vote devrait intervenir mardi. Malgr� les pressions croissantes de l'Occident et des Arabes, M. Assad peut encore se targuer des soutiens de ses alli�s chinois et russe, lesquels refusent toute ing�rence �trang�re en Syrie en d�pit des violences qui ont fait plus de 3.500 morts en huit mois selon l'ONU. De son c�t�, l'Organisation de coop�ration islamique a annonc� la tenue le 26 novembre d�une r�union de son Comit� ex�cutif pour exhorter le r�gime � �arr�ter le bain de sang�.