Mercredi dernier, dans l�apr�s-midi, au lyc�e Abou-Dher-El- Ghifari, situ� � l�entr�e ouest de la ville de Khemis-Miliana, alors que des lyc�ens se trouvaient dans la cour, 4 inconnus, arm�s de sabres et de couteaux, ont bris� une palissade de fortune, � l�arri�re de l��tablissement, et d�boulant d�un talus, se sont mis � donner des coups au hasard sur quiconque se trouvait sur leur chemin. Un jeune lyc�en n�a d� son salut qu�au fait que son cartable a servi de bouclier. Une lyc�enne a �chapp� de justesse � un coup de couteau. Il y eut un mouvement de panique dans la cour et dans les classes des �tages sup�rieurs. Selon des lyc�ens, un gros p�tard lanc� par la fen�tre est pass� juste devant le visage d�une enseignante, qui failli �tre d�figur�e.Jeudi, d�s 8h du matin, des parents d��l�ves, les lyc�ens, les enseignants et les agents de l�administration, en col�re, se sont regroup�s de chaque c�t� de la rue. Tous les responsables ont accouru pour s�enqu�rir de la situation. Comment cela a pu �tre possible? Cet �tablissement a �t� inaugur� par le ministre de l�Education nationale le 11 janvier 2011, en remplacement de du lyc�e qui lui est mitoyen et qui tombait en ruine, devenant une menace pour ses occupants. Certes, le ministre s��tait f�licit� de la r�alisation mais il n�avait pas fait cas du fait que l��tablissement n��tait pas achev�. Effectivement, il manquait un �l�ment des plus importants, � savoir le mur de cl�ture qui s�pare l�ancienne structure de la nouvelle. L�ancien lyc�e est devenu le repaire de jeunes d�s�uvr�s qui s�adonnent � l�alcool et � la drogue. Selon certains dires, la drogue se refile dans les couloirs. Plusieurs fois, la BMPJ, indique-t- on, avait effectu� des descentes dans l�ancien lyc�e, mais comme ils avaient affaire � des adolescents, leur action se trouvait tr�s limit�e. Ce n�est pas la premi�re fois que les �l�ves et les enseignants ont tent� d�attirer l�attention des pouvoirs publics sur l�absolue n�cessit� de s�curiser l��tablissement par la construction d�un mur de cl�ture. En effet, le 5 novembre dernier, le lyc�e a fait un d�brayage poussant les responsables � tenir une r�union et faire des promesses. Depuis, une simple s�paration en t�le a �t� install�e que les intrus ont vite fait de mettre par terre. La r�union, pr�sid�e conjointement par le chef de da�ra et le directeur de l��ducation, tenue dans l��tablissement jeudi en milieu de matin�e, a �t� houleuse. Les enseignants ont d�cid�, dans un premier temps, qu�ils ne reprendraient les cours que lorsqu�ils verraient pas le chantier � pied d��uvre. �Le 5 novembre dernier, on nous a fait des promesses mensong�res puisque rien n�avait �t� fait�, ont indiqu� les repr�sentants des enseignants et des �l�ves, pendant que dans les couloirs des cris de �nous voulons un mur !� se faisaient entendre. �Encore une fois, on n�a que des promesses, l�administration avec ses proc�dures qui s�enchev�trent, la lourdeur et la lenteur des �tudes, un code des march�s que tout le monde met en cause comme ne facilitant pas les d�marches, le contr�le financier �qui n�ouvre ses portes qu�au 15 mars�, tous ces facteurs font que pour construire ce mur de 160 m n�cessiterait des mois, dont une grande partie sera imputable � la lenteur proc�durale. Quand on entend le ministre se f�liciter de pouvoir r�aliser un �tablissement en une ann�e et qu�il faut 18 mois pour construire un mur d�enceinte qui s�curise un lyc�e, il y a de quoi �tre sceptique. � Apr�s moult tergiversations, c�est le responsable de la police qui a permis de faire entendre raison � tout le monde. En effet, il s�est engag� � poster des �l�ments s�lectionn�s autour et � l�int�rieur du lyc�e (une surveillance discr�te avec le consentement de tous), H24, en attendant que le mur de tous les maux soit r�alis�. Bien s�r, une enqu�te a �t� ouverte et une plainte contre X sera d�pos�e par la direction de l��ducation pour agression d�une structure �ducative Quant � la r�alisation de ce mur, le chef de da�ra a promis de tout faire pour que les travaux soit entam�s dans les meilleurs d�lais, la solution de faire un avenant au constructeur du lyc�e a �t� adopt�e en accord avec le repr�sentant du directeur du logement et des �quipements publiques (Dlep), une solution qui permettrait ainsi de gagner du temps. Cet incident fait remonter � la surface le grand probl�me qui perdure dans le rythme des constructions. Tout le monde s�accorde � dire qu�on continue � g�rer l�urgence. D�ailleurs un professeur a r�pliqu� au collectif des responsables lors de la r�union : �Vous agissez comme les sapeurs-pompiers� Vous venez juste pour �teindre les foyers d�incendie.� La r�union a �t� couronn�e par un accord entre les diff�rentes parties, mais on a � plusieurs reprises entendu les uns et les autres dire que �si on nous ment encore une fois, nous agirons en cons�quence�. Toujours est-il que la d�cision de raser l�ancienne structure et r�cup�rer le terrain a d�j� �t� prise, mais m�me pour d�truire ce ne sera pas facile, il faudra aussi du temps et une multitude de proc�dures et beaucoup d�argent, environ 1 milliard de centimes, a-t-on entendu dire.