L�ouverture de la session du comit� central du Front de lib�ration nationale, qui devait avoir lieu hier vendredi dans la matin�e, n�a pu se faire. A l�heure o� nous mettons sous presse, en d�but de soir�e, le blocage �tait total en tout cas et pas le moindre compromis n�a pu se r�aliser entre le secr�taire g�n�ral, Abdelaziz Belkhadem, et ses contestataires. Il faut dire que tous les ingr�dients confluaient vers cette impasse avant m�me l�av�nement de cette session. Kamel Amarni - Alger (Le Soir)- Mardi dernier, d�j�, le groupe des sages compos� de Abdelkader Hadjar, Ahmed Sbaa, Affane Guezzane Djillali, Mohamed Boukhalfa et Abderrezak Bouhara, s��tait entendu avec Belkhadem au si�ge du parti � Hydra, sur �le contenu� de la session en question qui devait �tre entam�e par un vote de confiance, pour ou contre le secr�taire g�n�ral. Selon l�accord conclu entre les deux parties, les membres du comit� central devaient voter, d�entr�e, sur le mode d��lection pour cette op�ration, � savoir � main lev�e ou � bulletin secret. Mais quelle ne fut leur surprise lorsque, mercredi dernier, un communiqu� du bureau politique �carte totalement ce point, li� au vote de confiance de l�ordre du jour de la session. La r�plique ne se fera pas attendre : dans un communiqu� d�une extr�me virulence, le groupe des cinq s�en prend vertement � Belkhadem, le qualifiant �d�ind�cent, de malhonn�te� et �d�avoir trahi la parole donn�e� et lui endosse l�enti�re responsabilit� quant �aux cons�quences graves de tels comportements choquants et indignes�. Et, effectivement, le pire sera �vit� de justesse hier vendredi � l�h�tel Ryadh de Sidi-Fredj. L�enceinte h�teli�re �tant en effet encadr�e par des dizaines d��l�ments d�un service d�ordre ramen�s d�en ne sait o�, des d�rapages n�ont pas tard� � �clater. Des confr�res journalistes seront malmen�s, mais pas seulement. Un ministre en exercice, celui de la Formation professionnelle, Hadi Khaldi, et l�ancien ministre du Tourisme, Mohamed Seghir Kara, subiront le m�me sort � leur arriv�e ensemble sur les lieux. Un peu plus tard, ce sera Belkhadem en personne qui trouvera un �comit� d�accueil� des plus hostiles � son attente � l�entr�e de l�h�tel ! Il sera m�me interdit d�acc�s � la salle qui devait abriter les travaux de la session, enti�rement domin�e par les membres contestataires du comit� central. Alentours, palabres, injures, et quelques prises de bec entre partisans et opposants � Belkhadem compl�taient le d�cor. Devant une telle situation, le groupe des cinq revient � la charge et s�enfermera avec Belkhadem pour une r�union de derni�re chance et qui durera pendant plus de quatre heures. Selon des sources cr�dibles, les cinq, men�s par l�ambassadeur d�Alg�rie � Tunis, auraient tout simplement demand� � Belkhadem de pr�senter sa d�mission pour d�samorcer la crise. Ou, � d�faut, de se soumettre � un vote de confiance � bulletin secret. Rien n�y fit et les deux parties se s�par�rent comme elles se sont rencontr�es : sur un parfait d�saccord ! Hadjar, tr�s furieux, quitte les lieux alors que Belkhadem pr�f�rera, lui, rejoindre son domicile pour ne revenir qu�en fin d�apr�s-midi. Entre-temps, il aura tent� vainement de persuader le patron de la Gendarmerie nationale et le ministre de l�Int�rieur d�intervenir. �Notre r�le consiste au seul maintien de l�ordre sur la place publique, en dehors de l�h�tel. A l�int�rieur, ce sont des affaires internes au parti�, aurait r�pondu Daho Ould Kablia, � en croire une source tr�s bien inform�e. Le statu quo s�installa confortablement et rien n�indiquait, m�me apr�s le retour de Belkhadem � Sidi-Fredj, que la session allait s�ouvrir, en cette fin d�apr�s-midi de vendredi. Grosse bagarre et coup de th��tre ! Belkhadem surprendra tout le monde et convoquera les mouhafedh du parti pour une r�union d�urgence. Et alors que ce conclave s��ternisait, coup de th��tre aux alentours de 18h30 : une grosse bagarre �clata � l�int�rieur de l�h�tel o� il y aurait m�me eu usage de bombes lacrymog�nes. Belkhadem quittera les lieux. Mais aussi Abdelkader Hadjar, Abdelaziz Ziari, et pratiquement tous les hauts responsables du parti. Que s�est-il pass� ? Le porte-parole du FLN, Kassa A�ssa, viendra vers les journalistes qui se trouvaient, huis clos oblige, � l�ext�rieur de l�h�tel, pour les informer que � le comit� central venait de renouveler sa confiance � Abdelaziz Belkhadem avec 223 voix favorables ! Un sc�nario rocambolesque qui ne manquera certainement pas d�enfoncer le parti majoritaire dans une crise sans pr�c�dent. Belkhadem pourra-t-il imposer ainsi durablement ce fait accompli ? Pas si s�r. Lui qui, en plus des d�sormais anciens contestataires, serait l�ch� par la majorit� des ministres actuels du parti. A coup s�r, en tout cas, les �v�nements vont s�acc�l�rer, d�s les prochaines heures, au sein du plus vieux parti�