Cette fois-ci, il ne s'agit pas d'une simple pénurie de carburant à laquelle se sont habitués les Tlemcéniens, mais d'une véritable crise sans précédent dans la wilaya de Tlemcen. Devant les stations de la banlieue ouest, des files de voitures, parfois de plus d'un kilomètre. C'est notamment le cas sur la rocade où la circulation est rendue difficile et dangereuse. La décision de réduire les approvisionnements de 50% n'a pas eu l'effet escompté. Au contraire, la crise a pris des proportions plus qu'alarmantes. Les hallabas ne lâchent pas prise, ils sont toujours là et personne ne nous fera croire que ces messieurs viennent de si loin pour se contenter de si peu. En effet, les instructions données aux responsables des stations-service sont on ne peut plus claires : pas plus de 500 DA à la pompe, mais alors comment expliquer la présence de ces flibustiers à longueur de journée ? Ce ne sont plus les chauffeurs de taxi ou les simples citoyens qui sont directement touchés, beaucoup de chantiers et de carrières sont totalement à l'arrêt (extraction de gravier et de sable), et ce avec les conséquences qui en découlent. Beaucoup de ces travailleurs vont grossir les rangs des chômeurs. Mais, enfin, qu'attendent les responsables pour mettre fin à ce chaos économique qui menace toutes les régions de l'Ouest ? Et dire que de l'autre côté de la frontière, même la presse marocaine fait état de nos déboires, au moment où les automobilistes de ce pays ne connaissent aucun problème de ce genre... grâce à nos hallabas. Il faut tout de même signaler une chose, la plupart des hallabas ne sont pas des habitants de la bande frontalière. Ce créneau juteux et facile (sans risque aucun) a attiré des gens venant de toutes les régions du pays qui s'installent à Tlemcen. Certains viennent de très loin et disposent de toute une flotte de camions avec des réservoirs modifiés. Le Maroc porte l'entière responsabilité en inondant l'Algérie de kif, c'est un fait, mais le trafic de carburant est le fait d'Algériens sans scrupules qui font le bonheur des routiers marocains.