La grogne sociale s'intensifie dans la wilaya de Béjaïa où pas moins d'une vingtaine d'actions de blocage de route nationale ont été signalées depuis le début du mois de septembre par des citoyens qui se plaignent quotidiennement des dures conditions de vie dans leurs cités. Hier encore, pour la deuxième journée consécutive, les habitants du village de Tadart-Mokrane, relevant de la municipalité de Timezrit (Béjaïa), ont fermé, à hauteur du village agricole d'Il Maten, la RN 26 reliant les wilayas de Béjaïa, Bouira et Alger. A travers cette manifestation radicale de fermeture de route à la circulation, les protestataires veulent exprimer leur ras-le-bol devant l'état lamentable de la route menant vers leur cité. Les élus de Timezrit, à leur tête le maire, des élus des municipalités limitrophes de Tifra Il, Maten Fenaï qui font cause commune avec les villageois ont participé à cette manifestation en signe de dénonciation du «laxisme» de l'administration de wilaya à prendre sérieusement en charge les préoccupations des citoyens. Le maire de Timezrit, qui intervenait sur les ondes de la radio locale, menace même de maintenir cet axe routier fermé tant que les préoccupations des villageois ne seront pas prises en charge. Des fiches techniques pour le revêtement du tronçon routier sur 2 600 m menant vers le village de Tadart-Mokrane en passant par Sidi-Ayad sont restées sans suite. Au lieu de se déplacer sur les lieux pour rassurer la population, la DTP a dépêché une délégation de fonctionnaires dépourvue de pouvoir de décision. «Aujourd'hui, nous voulons du concret pour mettre un terme au calvaire des villageois», s'est insurgé le maire de Timezrit. Devant la énième paralysie de cette importante voie de communication dans la vallée de la Soummam, les automobilistes ont dû faire un véritable parcours du combattant en empruntant les chemins de montagne par Adekar, notamment. La fermeture de cette route a créé des bouchons monstres sur plusieurs kilomètres. Face à cette situation récurrente d'étouffement économique et social qui perdure depuis plusieurs années dans la wilaya de Béjaïa, les autorités concernées restent «muettes» et semblent incapables de mettre fin à cette anarchie qui tend à empoisonner la vie des milliers de travailleurs, des étudiants et tous les autres citoyens contraints à subir quotidiennement ce calvaire dans leur déplacement à travers la wilaya de Béjaïa.