Selon le ministre de l'Agriculture, Abdelwahab Nouri, rien qu'au niveau des moulins à blé et des laiteries, un excédent de production allant de 20 à 25% est enregistré. Une des raisons, affirme-t-il, à l'origine de l'importation démesurée de matières premières. Mehdi Mehenni - Alger (Le Soir) En réunissant hier, à Alger, les cadres de son secteur pour l'évaluation trimestrielle des contrats de performance du renouveau agricole et rural, Abdelwahab Nouri a annoncé une réorganisation de la localisation des moulins à blé qui, selon ses précisions, enregistrent un excédent de 25%. «Nous allons établir une carte nationale pour que les moulins à blé soient répartis de manière équitable. Il est illogique que certaines wilayas telle que Tamanrasset n'en dispose d'aucun, alors que d'autres en comptent plus de quatre et cumulent, par conséquent, un excédent de production et bien évidemment une importation démesurée de la matière première...», a-t-il fait savoir. Le ministre de l'Agriculture a également relevé le même constat dans la filière lait qui, selon lui, connaît un excédent de 25%. «Il y a plus de laiteries qu'il n'en faut et une production du lait en sachet qui dépasse la demande nationale réelle», a-t-il ajouté. C'est ce qui explique aux yeux d'Abdelwahab Nouri la hausse des importations qui ont pratiquement doublé. «Il faut revoir la politique agricole au Sud et l'investissement» Abordant un autre chapitre, le ministre de l'Agriculture a signalé qu'une commission d'enquête a été constituée pour définir les raisons de l'abandon de plusieurs exploitations agricoles à Adrar. «Nous voulons savoir si les exploitants souffrent de difficultés administratives ou s'ils sont dans l'incapacité d'assurer l'exploitation, afin de prendre les mesures qui s'imposent», a-t-il averti. Toujours dans la même lancée, Abdelwahab Nouri a estimé que la politique agricole au Sud est à revoir. «Il ne faut plus parler uniquement de production au Sud mais aussi et surtout de la mise en place d'abattoirs, de chambres froides...», soutient-il. Un autre dossier qui semble incommoder le ministre, c'est celui de l'investissement dans le secteur agricole et surtout celui de l'agroalimentaire. «Je ne comprends pas pourquoi il y a peu d'investissement alors que le foncier, les modalités et les financements sont disponibles. Il faut absolument mettre fin à la bureaucratie dans les directions de wilaya et alléger davantage les procédures d'accès», a-t-il enfin conclu.