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Lettre de province
La réconciliation comme constante ou le désir de postérité
Publié dans Le Soir d'Algérie le 07 - 06 - 2014


Par Boubakeur Hamidechi
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S'achemine-t-on vers la recomposition d'un nouveau pôle islamiste que l'on baptisera, d'ailleurs, d'un acronyme moins compromettant ou, au contraire, tout ce qui se distille à travers certaines déclarations n'est que rumeur ? Dans les deux cas, Monsieur Ouyahia, en sa qualité de maître d'œuvre des fameuses consultations, a tout intérêt à lever ces équivoques. Car la bizarrerie d'une pareille démarche est moins le fait que Madani Mezrag, Sahnouni ou Boukhamkham s'expriment et vantent même la probabilité de la résurrection de leur courant, mais plutôt dans les intentions cachées du palais. En termes de manœuvres dilatoires, les précédents ne manquent guère dans le registre de l'actuel régime au point qu'il ne serait pas étonnant qu'il veuille, une fois de plus, triturer le préambule de la Constitution. Celui de lui rajouter le concept de la «réconciliation» comme une constante fondatrice, aux côtés du novembrisme et de l'islam religion d'Etat. Ceci, expliquant sûrement cela, l'on a déjà un début de réponse à cette légitimation rampante dont les prémices sont manifestement contenues dans cette invitation. Or si l'on s'appuie sur les analyses de certains juristes le projet de cet amendement est tout sauf une clarification et une amélioration. Il est même bien plus qu'un dilemme posé à la conscience nationale jusqu'à devenir un chantage du pouvoir. Expliquons-nous. Le pouvoir donne donc à choisir entre la constitutionnalisation de la charte portant paix et réconciliation ce qui ferait du bouteflikisme le refondateur de la République et de plus imposerait l'amnésie comme vertu au détriment des victimes du terrorisme. Ou alors, si la proposition était rejetée la charte en question ne serait plus un obstacle légal à ce que les bénéficiaires de l'amnistie recouvrent leurs droits civiques et reconstituent un courant politique idéologiquement semblable à ce qu'était le FIS. C'est ainsi que l'on peut percevoir ce rapprochement tactique qu'opère la feuille de route d'Ouyahia. Loin de n'être qu'une question marginale dans la rédaction finale du texte constitutionnel, cette alternative du diable posera à l'avenir la question de l'éthique de l'Etat. Car enfin est-il concevable qu'un Etat puisse décliner son vertueux désir de la paix en passant outre l'équité de la justice et le devoir de mémoire ? Pour avoir, durant quinze ans, tourné et retourné le problème de la guerre civile, le régime a pu se convaincre que la seule possibilité de dépasser la crise nationale était de la «dissoudre» dans la négation. Tragique méprise qui ne tient pas compte des stigmates. C'est que la paix cesse d'être un dogme lorsqu'on s'acharne à l'imposer unilatéralement. Or le forcing que met le palais pour faire d'une charte, non seulement imparfaite mais également injuste à l'égard de la résistance contre l'islamisme, le ferment indiscutable de l'unité nationale et la colonne vertébrale de la loi fondamentale pose d'ores et déjà plus de problèmes qu'elle ne mettra à l'avenir le pays dans la bonne perspective. L'argument dont il pourrait se prévaloir qui est de neutraliser définitivement la mouvance islamiste est, le moins que l'on puisse écrire, spécieux dans la mesure où l'islamisme politique est déjà en voie d'extinction. Par contre ce qui relève de l'évidence dans les options de la réécriture de la Constitution n'est rien d'autre qu'une inclination mégalomaniaque de réécrire l'histoire d'une nation en s'attribuant la paternité de sa nouvelle refondation. Et alors, quoi de mieux que celui de faire d'un texte de la capitulation républicaine, vieux de 9 ans (septembre 2005), l'exergue triomphale de la loi de l'Etat.
Ouyahia n'a en fait que le souci de faire avaliser cet amendement quant au reste il lui est demandé d'être conciliant sur tous les contours et les propositions qui lui parviendraient. Ainsi il est probable que les sujets qui faisaient débat il y a cinq ans de cela et la farouche obstination du pouvoir de ne rien céder seront vite aplanis et même concédés à l'opposition. Il en ira ainsi de la nature du futur régime (présidentiel ou parlementaire), jusqu'à l'indépendance de la justice en passant par la réflexion sur le pouvoir législatif et son bicamérisme de pacotille. Plus aucun sujet ne sera tabou. C'est le Président qui le souhaite dès l'instant où il n'a plus, personnellement, de projets pour le pays mais uniquement une préoccupation pour son statut dans les manuels d'histoire.
Cela dit, l'on peut aisément l'imaginer dictant à ses clercs les démarches à adopter et les noms des personnalités susceptibles de tenir des rôles prépondérants dans la campagne référendaire qui s'annonce pour l'automne prochain. Or parmi les terreaux riches en propagandistes auprès de la plèbe les «légendaires» factieux du FIS, dont les noms sont souvent cité ces jours-ci, seraient appropriés pour porter sur les fonts baptismaux des «manbar» au cœur des mosquées son grand œuvre. Celui qui clôt une carrière politique et entrouvre les portes de la postérité. Comme quoi un simple amendement de la constitution peut suffire pour s'approprier quelques pages de l'Histoire dans le futur.


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