Alger accueillera dès mercredi le dialogue inclusif devant asseoir l'entente et la conciliation entre le gouvernement et les différentes rébellions maliens. Cette mission de bons offices qu'abritera la capitale algérienne est très délicate, tant est qu'elle intervient dans un moment où les troubles ont repris dans le nord du Mali. Sofiane Aït Iflis - Alger (Le Soir) - Une réunion du comité stratégique algéro-malien se réunira ce mardi, en prélude à ce dialogue intermalien pour lequel l'Algérie poursuit de jouer le facilitateur. En juin dernier, six mouvements rebelles du nord du Mali, dont le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), le Haut Conseil pour l'unité de l'Azawad (HCUA) et le Mouvement arabe de l'Azawad (MAA), se sont retrouvés à Alger pour un round de discussion. Ils ont paraphé la Déclaration d'Alger, document à travers lequel ils se sont engagés à œuvrer à la consolidation de la dynamique d'apaisement et de paix au Mali. Ce sont les représentants de ces mêmes mouvements et du gouvernement maliens qui se retrouveront encore à Alger pour discuter, voire acter un engagement politique. Les retrouvailles risquent d'être un peu crispées, puisque des escarmouches entre mouvements armés nord-maliens ont éclaté vendredi dernier dans les régions de Kidal et Gao. Le MNLA a accusé, dans un communiqué public, d'avoir fait l'objet d'attaques vendredi à l'aube. Il a accusé une coalition formée du Mujao, de milices pro-gouvernement et de militaires maliens. Ce contre quoi s'est défendu le gouvernement malien. En effet, l'état-major malien a infirmé toute implication de l'armée régulière dans les affrontements qu'il a au demeurant confirmés. La dégradation de la situation dans le Nord-Mali risque d'influer négativement sur le dialogue intermalien de ce mercredi à Alger. Un dialogue qui interviendra au même moment que la signature à Bamako d'un nouvel accord militaire franco-malien. Le ministre français de la Défense, Jean-Yves le Drian, sera en effet à Bamako pour lancer officiellement l'opération Barkhane, laquelle se veut un prolongement de l'opération Serval déclenchée par l'armée française en janvier 2013 pour stopper le déferlement armé islamiste sur Bamako. Autrement dit, l'armée française restera opérationnelle au Mali. L'opération Barkhane sera dotée de 3 000 hommes et impliquera une lourde logistique de guerre. A travers cette opération, la France jouera effectivement au gendarme dans la région du Sahel. Jean-Yves le Drian a expliqué que le lancement de l'opération en question est dicté par le besoin d'éviter que ne se reconstituent les groupes terroristes.