Le monopole d'Algérie Télécom sur la téléphonie fixe n'est pas éternel. Selon la ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, un ou plusieurs opérateurs sont inéluctablement attendus sur le marché de la téléphonie fixe. Rym Nasri - Alger (Le Soir) - Mme Fatma-Zohra Derdouri est, visiblement, mécontente de la qualité de service des travailleurs des agences commerciales des télécommunications (Actel). Hier, lors d'une rencontre avec les directeurs des Actel et des centres de production des télécommunications (CPT) tenue à Alger, elle a mis en garde de la concurrence qui guette la téléphonie fixe. «Aujourd'hui, Algérie Télécom est le seul opérateur de la téléphonie fixe dans un marché concurrentiel. Tôt ou tard, il y aura un ou plusieurs opérateurs pour créer un réel environnement de concurrence», dit-elle. La ministre estime ainsi que la qualité service doit s'améliorer. «Il ne faut pas que ceux qui ne fournissent pas d'efforts constituent une gangrène qui se propagera au sein d'Algérie Télécom», poursuit-elle. Selon elle, malgré l'important investissement dans les télécommunications, le citoyen éprouve une grande insatisfaction. Certes, ditelle, «il y a une nette amélioration en matière de téléphonie et d'internet mais ce n'est pas suffisant». Même si Algérie Télécom se distingue par son réseau de transport sur tout le territoire national, Derdouri n'hésite pas à souligner la «vétusté» de certains réseaux. «Aujourd'hui, Algérie Télécom est en train de réexaminer et de refaire ces réseaux même si elle a pris du retard», dit-elle. Autre lacune citée par la ministre : les dérangements. Elle précise qu'en l'espace d'un mois, 1 100 coupures de câbles de téléphone ont été recensées à travers le territoire national dont 59 actes de sabotage. Mais poursuit-elle, «ce n'est pas pour autant qu'il faut baisser les bras». Un réseau «très étendu» mais souvent sujet à des agressions notamment sur les câbles en cuivre, explique pour sa part, le Pdg d'Algérie Télécom, Azouaou Mehmel. «Nous essayons de trouver des solutions à ce problème en investissant dans les réseaux en apportant des solutions complémentaires tels que les MSAN et les liaisons de fibres optiques», indique-t-il. Une démarche qui permettra, selon lui, d'améliorer la qualité de services et la relation avec le client. Conscient des faiblesses de son entreprise, Mehmel affirme que le système d'information actuel est «dépassé ». Pourtant, ajoute-t-il, «il est extrêmement important pour la gestion des services et clients». Le P-dg d'Algérie Télécom rappelle, par ailleurs, que le montant d'investissement de l'entreprise pour cette année est de 40 milliards de dinars. «Il pourra atteindre 70 milliards de dinars». Seulement, déplore- t-il, «nous avons des difficultés à trouver les entreprises de sous-traitance».