Par Arris Touffan Je comprends que, horrifiés par la décapitation de l'otage français, certains d'entre nous aient poussé ce cri du cœur : «J'ai honte d'être algérien». Je le comprends parfaitement mais ne partage pas ce cri. Ma qualité d'Algérien (ou mon défaut, on ne sait même plus comment caractériser cette appartenance) ne m'octroie aucune responsabilité morale dans l'abomination qui vient d'être commise en Kabylie. Pourquoi aurais-je honte d'un acte exécuté par des gens avec qui je n'ai rien à voir ? Parce qu'ils sont algériens, eux aussi ? Ils ont pratiqué des actes aussi barbares et lâches sur d'autres Algériens en des temps où personne n'entendait la douleur des nôtres. Le temps des meurtres à huis clos ! Si j'ai honte, ce n'est pas en tant qu'Algérien. C'est en tant qu'homme et surtout c'est en tant que citoyen qui avale n'importe quelle couleuvre. A. T.