Le gouvernement turc va renforcer son arsenal législatif pour réprimer les violences lors des manifestations, après les émeutes pro-kurdes qui ont agité le pays cette semaine, a indiqué dimanche le président Recep Tayyip Erdogan. «La République de Turquie ne serait pas un Etat si elle n'était pas capable de faire plier quelques voyous. Ils brûlent mais ils en paieront le prix. Nous allons faire plus», a promis M. Erdogan, lors d'un discours prononcé à Bayburt (nord-est). Lors d'un discours prononcé samedi soir dans la ville voisine de Rizé, le chef de l'Etat a souhaité que le Parlement se saisisse d'un nouveau projet de loi dès la semaine prochaine, afin de «nettoyer rapidement les rues de ces vandales». De violentes manifestations pro-kurdes ont agité cette semaine la Turquie, pour dénoncer le refus du gouvernement d'Ankara de venir militairement en aide à la ville frontalière syrienne de Aïn El-Arab (Kobané), peuplée en majorité de Kurdes, assiégée par les éléments de l'organisation autoproclamée Etat islamique (Daech). Ces émeutes ont fait 34 morts et des centaines de blessés, selon le bilan dressé vendredi par le ministre turc de l'Intérieur, Efkan Ala. Ils menacent de faire dérailler le processus de paix engagé il y a deux ans, entre le PKK et Ankara.