En visite d'Etat en Algérie depuis lundi, le président de la République du Sénégal, Macky Sall, était hier à Oran, accompagné par le ministre délégué algérien chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, et le ministre de l'Energie et des Mines, Youcef Yousfi. Un seul point était au programme de cette visite au niveau de la zone industrielle d'Arzew, sur le site du GNL 3Z. Amel Bentolba - Oran- (Le Soir) Suite à la présentation en data-show des différents complexes du pôle pétrochimique d'Arzew, le président sénégalais s'est dit impressionné par ce qu'il vient de voir, tout en félicitant l'Algérie pour son choix de disposer de ses ressources, ainsi que son choix de former des ressources humaines de qualité reconnue de par le monde puisque dit-il, la Sonatrach est réputée par la qualité de ses cadres mais également par la diversité de ses compétences. Concernant les motivations de cette visite en termes de partenariat, le président du Sénégal considère que comme dans tous les pays du monde, le Sénégal a des besoins énergétiques qui sont le moteur du développement et de la croissance. «On ne peut pas faire une industrialisation sans énergie. Nous avons des besoins en gaz, mais pour les besoins en butane ils sont autour de 160 000 tonnes/an aujourd'hui, qui vont avec un taux de croissance de l'ordre de 10% annuel, avec aussi une population qui croît très vite et donc nous pouvons considérer que pratiquement nous serons à 200 000 tonnes/an d'ici deux ou trois ans». Afin d'éviter la déforestation, le Sénégal avait fait le pari d'investir dans le butane en optant depuis 25 ans pour la «butanisation» parce que, dira le président du Sénégal, «nous sommes un pays subsaharien et nous avons la désertification qui menace notre pays aujourd'hui. Avec l'Algérie, nous allons certainement développer notre programme de coopération pour que le Sénégal puisse s'approvisionner en Algérie». S'agissant des domaines de partenariats entre les deux pays abordés durant cette visite d'Etat, le président du Sénégal s'appuie sur une stratégie nationale de développement économique et sociale, lancée il y a un an dans son pays. «Une stratégie que j'ai nommée "le Sénégal émergent" dans lequel nous avons fait des options très fortes dans des secteurs comme l'agriculture, l'agroindustrie, secteur dans lequel votre pays dispose d'avantages comparatifs notamment en matière de transformation de produits agricoles. Dans le domaine de l'énergie en particulier, nous avons de grands besoins pour la diversification des sources d'énergie en vue d'atténuer les effets sur les seules ressources que nous avions jusque-là, étant un pays non producteur puisque nous venons d'avoir des indices. Dans ce cadre justement, il y a possibilité de partenariat avec l'Algérie» dit-il. Toutefois, le président sénégalais a tenu à préciser «je suis contre l'aide de façon générale. Je parle toujours de partenariat gagnant/gagnant, on ne vient pas pour tendre la main ni ici, ni ailleurs. On vient pour développer un partenariat où chacun peut trouver son compte et dans ce cadre nous pourrons, puisque le Sénégal est une des portes d'entrée en Afrique, à partir de notre pays qui assure des avantages comparatifs sur le plan politique de par sa stabilité économique, accéder non seulement au marché sénégalais mais aussi au marché régional». Après Oran, la visite devait se poursuivre au niveau de la wilaya de Ouargla où le président sénégalais visitera la zaouïa de la Tidjaniya, confrérie musulmane soufie la plus répandue en Afrique.