La 21e conférence des parties de la Convention des Nations-unies sur les changements climatiques de 2015, qui se déroulera le mois de novembre à Paris, doit aboutir à l'adoption d'un premier accord universel et contraignant sur le climat pour maintenir la température globale en deçà de 2°C. Pour ce faire, les négociations et consultations aussi bien bilatérales que multilatérales sont d'ores et déjà lancées entres les différents pays. Et c'est dans cette optique que s'inscrit la visite, à Alger, de l'ambassadeur France Climat pour la région MENA et Afrique. Salah Benreguia - Alger (Le Soir) Stéphane Gompertz qui se trouvait depuis mercredi dernier à Alger pour une visite de deux jours a non seulement expliqué aux autorités algériennes, les enjeux d'une telle rencontre internationale appelée COP-21, mais aussi «compté» sur «l'influence» et «le rôle» que pourrait jouer l'Algérie. Un pays partenaire «particulièrement important» pour la France. «Nous consultons un grand nombre de partenaires et l'Algérie demeure un partenaire particulièrement important pour nous, et ce, pour plusieurs raisons, à savoir la proximité dans divers domaines entre les deux pays», selon le diplomate français qui a rencontré, jeudi dernier, quelques journalistes à l'hôtel El Djazaïr d'Alger. Mieux, ce dernier a dit tout le bien de l'Algérie : «L'Algérie est un membre très influent (dans les négociations sur le climat) à la fois du groupe africain, de la Ligue des Etats arabes et des Etats producteurs de pétrole. Les négociateurs algériens connaissent parfaitement leurs partenaires et interlocuteurs africains, ce qui est très utile dans les contacts avec nos partenaires», a-t-il indiqué, sans pour autant omettre de souligner que notre pays fait également partie du lot des pays menacés par les conséquences directes ou indirectes du dérèglement du climat. «L'Algérie est aussi concernée par la menace du changement climatique comme la désertification, les inondations, la pollution du littoral». L'envoyé spécial français a également mis en valeur l'enjeu de ce rendez-vous, en ce sens tout le monde doit faire des compromis et des concessions afin de trouver un instrument qui succèdera au protocole de Kyoto, qui n'a pas été ratifié par les Etats-Unis d'Amérique, alors que d'autres pays s'en sont retirés. «Nous entendons favoriser un accord qui englobe toutes les parties, qui reste suffisamment ambitieux et qui assure l'objectif de limiter le réchauffement climatique», a-t-il expliqué. Il est utile de souligner dans ce sens que le rapport 2014 du programme des Nations-unies pour le développement a alerté sur le ralentissement du développement humain en partie lié au dérèglement climatique et ses effets, notamment à l'augmentation de la fréquence des catastrophes naturelles. La transformation de nos économies et de nos sociétés pour un monde décarboné est aujourd'hui un impératif : c'est bien de l'avenir de l'humanité dont il est question, selon l'ONU. Alors à l'échelle locale, quelle démarche à entreprendre ? M. Gompertz a suggéré aux différents pays de prendre l'exemple de l'Algérie qui mène des actions pédagogiques et de persuasion en prônant, «une politique qui ne coûte pas cher, mais qui permet d'émettre moins de carbone». «Les autres pays peuvent prendre des initiatives similaires, lesquelles ne sont pas très coûteuses, mais qui peuvent changer beaucoup de choses à long terme», a-t-il plaidé.