Par Kader Bakou Le déserteur de l'armée française, du film l'Opium et le Bâton d'Ahmed Rachedi, a réellement existé. C'est Noël Favrelière, un jeune parachutiste français qui avait déserté après avoir libéré un prisonnier de l'ALN. Dans le film documentaire On nous appelait les déserteurs (2002) de Belkacem Djaafria, M. Favrelière a expliqué qu'il avait agi ainsi en voyant qu'un autre combattant avait été «balancé» d'un hélicoptère sur ordre d'un capitaine dont il n'a pas cité le nom. Craignant que le même sort ne soit réservé à l'autre prisonnier, blessé, il l'a libéré et pris la fuite avec lui. Le prisonnier français du film Patrouille à l'Est aurait pu être René Rouby du film documentaire Paroles d'un prisonnier de l'ALN, réalisé par Salim Aggar. René Rouby a été prisonnier du groupe d'Amirouche durant plus de 114 jours en 1958 dans la région de l'Akfadou. Salim Aggar est allé chez lui en France le filmer dans sa maison et recueillir ses témoignages. Aggar a illustré certains témoignages par des images de deux films l'Opium et le Bâton sorti en 1970 et Patrouille à l'Est, sorti en 1971. Certaines coïncidences sont troublantes comme lorsque l'ancien prisonnier de l'ALN parle de l'arrivée du médecin (Mustapha Kateb, dans l'Opium et le Bâton) au sujet duquel, d'ailleurs, il ne tarit pas d'éloges. Rouby se rappelle aussi les hommes de la patrouille. Il dit qu'un certain Brahim était dur avec lui, contrairement à un certain Mokrane. D'ailleurs, à la fin du film, René Rouby a exprimé son souhait de retourner en Algérie pour rencontrer Mokrane, ou ses enfants, afin de le remercier de l'avoir protégé quand il était prisonnier dans les djebels. Salim Aggar a illustré ces témoignages par des images de Patrouille à l'Est. Mokrane est incarné par Hadj Nouredine, de son vrai nom Nouredine Meziane. Brahim n'est autre que... Brahim Hadjadj ! Quand la réalité confirme la fiction... K. B.