Par Kader Bakou Mais où sont donc passés la Palme d'or et l'Oscar du cinéma algérien ? À partir d'Alger, un cinéaste algérien s'est posé cette question quelques heures avant la clôture de Cannes 2015. Le film Z réalisé par Costa Gavras et produit par l'Algérie a remporté l'Oscar du meilleur film étranger en 1970 (il a aussi été tourné à Alger). Dans une émission TV, il y a quelques années, le cinéaste Ahmed Rachedi a déclaré qu'il faisait partie en 1970 de la délégation algérienne présente à la cérémonie de remise des oscars à Los Angeles. Il y a quarante ans, Chronique des années de braise réalisé par Mohamed Lakhdar Hamina a remporté la Palme d'or du Festival de Cannes en 1975. «L'Algérie est le seul pays africain et maghrébin détenteur d'une Palme d'or et d'un Oscar mais le hic c'est que personne ne sait où se trouve ni l'une ni l'autre ! Perdre dans la nature une Palme d'or et un Oscar, c'est le comble ! Triste constat ! On ne sait rien garder finalement. Que laisserons-nous comme héritage aux nouvelles générations? Que reste-t-il de notre mémoire algérienne?» déplore le cinéste algérien, qui, apparement, a jeté un gros pavé dans la mare aux canards. En effet, il ne s'agit pas seulement de «l'héritage» symbolique d'un cinéma autrefois glorieux, mais des deux statuettes elles- mêmes (la Palme d'or et l'Oscar) dont personne ne sait ce qu'elles sont devenues. Remarquez qu'il n'y a jamais eu d'expositions, par exemple, où le public algérien aurait pu voir de ses propres yeux ces deux prestigieuses distinctions. Lakhdar Hamina aurait remis en mains propres sa Palme d'or, en 1975, au président Boumediene, en signe de reconnaissance pour l'aide et l'assistance à la production du film. Mais elle aurait disparu lors de «la passation de consignes» à la Présidence en 1979. La statuette de l'Oscar aurait été «dissoute» avec la dissolution des entreprises publiques de production audiovisuelle. Mystère ! K. B.